Un médiateur pour la crise ivoirienne

© REUTERS
  • Copié
avec agences , modifié à
L'Union africaine a dépêché l’ancien président sud-africain Mbeki pour éviter le pire.

L’espoir d’un retour au calme en Côte d’Ivoire s’appelle désormais Thabo Mbeki. L’ancien président sud-africain a été envoyé sur place par l’Union africaine pour faire office de médiateur entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, qui revendiquent tous les deux avoir gagné l’élection présidentielle.

"Nous voulons entendre le point de vue de tout le monde dans cette affaire avant de faire des recommandations sur ce qu'il convient de faire", a déclaré Thabo Mbeki, après s'être entretenu dimanche ne milieu de journée avec Laurent Gbagbo.

Rencontrer tous les acteurs de la crise

L'émissaire de l'Union africaine, qui a échangé auparavant avec le représentant spécial de l'ONU dans le pays, Youn-jin Choi, a aussi rencontré Alassane Ouattara ainsi que la Commission électorale indépendante et le Conseil constitutionnel. La première institution a donné Alassane Ouattara vainqueur de l’élection, la seconde a validé la victoire de Laurent Gbagbo.

"J'ai reçu le président Mbeki en tant que président de la République de Côte d'Ivoire", a commenté Alassane Ouattara, avant de préciser : "Je lui demande de demander à M. Laurent Gbagbo de ne pas s'accrocher au pouvoir (...), qu'il quitte le pouvoir comme cela se doit quand on perd une élection".

Un week-end de tensions

Thabo Mbeki se livre à une course contre le temps pour trouver une solution le plus rapidement possible. La capitale économique est restée calme dimanche, mais les jours précédents ont été bien plus agités.

Dans les quartiers populaires d’Abidjan, des tirs à l'arme légère se sont fait entendre dans la nuit de vendredi à samedi. Selon des habitants, deux personnes sont mortes lors de ces confrontations entre partisans de chaque camp. Samedi, plusieurs grands axes routiers ont été coupés par des barrières de pneus enflammés.

"C'est la porte ouverte à la guerre!"

La population n’a qu’une obsession : tourner la page d’une décennie fratricide pour le pays. "Un pays avec deux présidents, c'est la porte ouverte à la guerre!", commente Paulin, laveur de voitures dans le quartier populaire de Yopougon.

"Il ne faudrait pas que les deux hommes mettent en évidence leur orgueil pour nous entraîner dans une guerre fratricide, à l'issue de laquelle nous ne pourrons pas nous en sortir", renchérit Emmanuel Boiki Kouakou, cadre dans le secteur du transport.

Réouverture des frontières

Seule bonne nouvelle depuis des jours pour les Ivoiriens : les frontières, notamment aériennes, fermées depuis jeudi par l'armée régulière - dans la zone sud dont elle a gardé le contrôle après la partition du pays en 2002 -, sont rouvertes depuis ce lundi à 6 heures.