Un coran profané, colère des Afghans

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avec agences
Des soldats étrangers stationnés à Bagram ont brûlé un exemplaire du livre saint.

Eviter à tout prix une flambée de violence. La population afghane a appris il y a quelques jours que des exemplaires du Coran ont été brûlés par des soldats étrangers dans la base de Bagram. Depuis, l'Otan tente d'éviter que la colère ne se propage.

Le général John Allen, qui dirige la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf), a présenté ses "excuses sincères" pour ces actes. "Lorsque nous avons eu connaissance de ces actes, nous sommes aussitôt intervenus et les avons fait cesser. Les objets récupérés seront remis comme il convient aux autorités religieuses", a-t-il dit, en assurant qu'"il n'y avait pas eu là de mauvaise intention". Il a ordonné une enquête.

Manifestation autour de Bagram

Mardi, quelques centaines d'Afghans se sont toutefois rassemblés pour protester contre ces profanations aux abords de la base aérienne de Bagram. La manifestation est restée dans l'ensemble pacifique.

Bagram, située à une heure de route au nord de Kaboul, comprend une prison où sont détenus des Afghans sous la garde de militaires américains. La population nourrit un ressentiment fort à l'encontre de cet endroit, où des cas de torture ont été rapportés.

Des précédents

Depuis le début de l'occupation américaine, des cas de profanation similaires ont donné lieu à des incidents graves. En avril dernier, les images d'un pasteur américain ayant brûlé un Coran en Floride avaient provoqué trois jours d'émeutes en Afghanistan et la mort de onze personnes dans le nord du pays, dont sept employés étrangers de l'Onu. Lors d'une autre émeute survenue à Kandahar, la grande ville du Sud, neuf personnes avaient péri et plus de 80 autres avaient été blessées.