Ukraine : la Crimée préoccupe les puissances occidentales

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avec agences , modifié à
L'ESSENTIEL - Les tensions en Crimée, une région d'Ukraine où stationne la flotte russe, inquiètent l'Occident

LES TROIS INFOS DE LA JOURNÉE

- Le Parlement de Crimée, contrôlé par un commando pro-russe, a annoncé un référendum le 25 mai pour plus d'autonomie
- A Kiev, Arseni Iatseniouk a été désigné Premier ministre par le Parlement.
- Viktor Ianoukovitch, le président déchu, a refait surface et annoncé une conférence de presse en Russie vendredi.

LES ÉVÉNEMENTS DE JEUDI

Un référendum sur la Crimée. Le Parlement de Crimée, dans le sud de l'Ukraine, sous contrôle d'un commando pro-russe depuis jeudi matin, a fixé au 25 mai un référendum pour plus d'autonomie, le même jour que la présidentielle anticipée dans le pays. Le gouvernement local a aussi été limogé à l'issue d'un vote à huis clos.

Les pro-russes réclamaient la tenue d'un référendum sur le statut de la Crimée, où les tensions séparatistes se sont accrues depuis la destitution la semaine dernière du président Viktor Ianoukovitch. Mercredi, de brefs affrontements ont déjà opposé des manifestants pro-russes et des partisans des nouvelles autorités ukrainiennes à Simféropol, alors que le chef du parlement local excluait tout débat sur une éventuelle sécession. Plus de 5.000 personnes s'étaient regroupées mercredi devant le parlement de Crimée, Tatars d'un côté, les plus nombreux, pro-russes de l'autre.

La tension montre entre Moscou et Kiev. Le président ukrainien par intérim, Oleksander Toutchinov, a averti que tout mouvement des troupes russes hors de la base de la flotte de la mer noire serait considéré comme un acte d'agression par l'Ukraine. 

La Russie, elle, a assuré qu'elle respectait les accords signés avec l'Ukraine sur la flotte russe de la mer Noire. Londres a appelé Moscou à "tenir sa parole" de "respecter l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine". Après s'être entretenu avec son homologue russe, le secrétaire d’État américain John Kerry a assuré que la Russie s'était engagée à "respecter l'intégrité territoriale de l'Ukraine", tandi que l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) a fait par de sa "grave inquiétude" sur la Crimée.

>> INTERVIEW : Quel scénario pour la Crimée ?

Le parlement ukrainien a donné son accord jeudi à la formation d'un gouvernement d'union nationale et a proposé que l'ancien ministre de l’Économie Arseni Iatséniouk en prenne la tête. Le pro-européen Arseni Iatseniouk a donc été désigné Premier ministre. >> Son portrait à lire ici !

"Notre pays est au bord de l'effondrement économique et politique", a-t-il déclaré devant les députés, après sa nomination. Il a en outre dit craindre pour l'intégrité territoriale de l'Ukraine et a promis de poursuivre sur la voie de l'intégration européenne. Par ailleurs, une demande d'aide a été envoyée au Fonds monétaire international.

>> L'Ukraine est (aussi) en pleine crise économique

Ianoukovitch ne lâche pas. Le président ukrainien destitué, Viktor Ianoukovitch a déclaré aux agences de presse russes qu'il se considérait toujours comme le président d'Ukraine. Et la Russie a fait savoir qu'elle garantirait la sécurité personnelle de Viktor Ianoukovitch, qui a annoncé la tenue d'une conférence de presse vendredi en Russie.

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Un commando au Parlement de Crimée. Une cinquantaine d'hommes, équipés d'"armes modernes", sont arrivés au Parlement de Crimée à l'aube jeudi au cours de la nuit et empêchaient jeudi les employés d'entrer dans les bâtiments, a déclaré le Premier ministre de Crimée, Anatoli Mohilyov. Ils ont hissé le drapeau russe sur le bâtiment, qui abrite aussi le siège du gouvernement local.

>> La Crimée, une péninsule russophone.

"Eviter "un bain de sang". Des mesures de sécurité ont été prises, pour éviter "un bain de sang parmi la population civile" et "l'évolution de la situation en affrontements armés", a indiqué Arsen Avakov sur sa page Facebook.  "Les provocateurs sont en marche", a-t-il ajouté. Il faut garder "la tête froide". Selon un journaliste de l'AFP présent à Simféropol, les locaux ont été barricadés et sont encerclés par la police, qui repousse les curieux.

La Crimée, peuplée majoritairement de russophones, est la région d'Ukraine la plus susceptible de s'opposer aux nouvelles autorités en place à Kiev après le renversement de Viktor Ianoukovitch la semaine dernière.  La Crimée, qui a d'abord appartenu, au sein de l'URSS, à la Russie, avait été rattachée à l'Ukraine en 1954. Elle continue d'héberger la flotte russe de la mer Noire dans ses quartiers historiques, la ville portuaire de Sébastopol.

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