Ukraine : l'opération militaire se poursuit dans l'Est

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Fabienne Cosnay avec agences , modifié à
L'armée ukrainienne a mené samedi à l'aube une nouvelle offensive contre les séparatistes pro-russes près de Kramatorsk.

Nouvelle offensive. L'armée ukrainienne a mené samedi à l'aube une nouvelle offensive contre les séparatistes pro-russes près de Kramatorsk, dans l'est du pays. Le ministre de l'Intérieur, Arsen Avakov, a affirmé que les forces gouvernementales avaient pris le contrôle d'une tour de télévision dans cette ville proche du bastion rebelle de Slaviansk, où de violents affrontements ont eu lieu vendredi. Les affrontements de vendredi à Slaviansk, où l'armée a lancé l'offensive contre les séparatistes qui tiennent la ville, ont coûté la vie à deux soldats dont l'hélicoptère a été abattu. Cinq autres personnes y ont été tuées, selon les séparatistes. A Odessa, au bord de la Mer noire, au moins 37 personnes ont trouvé la mort vendredi, dont 31 dans l'incendie d'un local syndical.

Washington hausse le ton. Les Etats-Unis ont appelé Kiev et Moscou à "restaurer l'ordre" après les violences "inacceptables" qui ont fait plus de 30 morts vendredi à Odessa. "Les événements à Odessa soulignent de manière dramatique la nécessité d'une immédiate désescalade des tensions en Ukraine", a affirmé le département d'Etat, appelant "au respect immédiat des engagements pris à Genève le 17 avril" entre la Russie, l'Ukraine et les Etats-Unis.

Le contexte

Les pro-Moscou dans l'est. Les rebelles pro-russes, hostiles au pouvoir mis en place à Kiev après le renversement du président Viktor Ianoukovitch, ont étendu leur emprise ces derniers jours. Ils contrôlent désormais des sites stratégiques - mairie, siège de la police et des services de sécurité - dans plus d'une douzaine de villes de l'est. Ils réclament l'organisation d'un référendum sur le rattachement à la Russie, le 11 mai.

La conscription rétablie. Jeudi, le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, a décidé de relancer la conscription, c'est à dire le service militaire obligatoire, "compte tenu de la dégradation de la situation dans l'Est (...), de la montée en puissance des unités armées pro-russes, de la prise de contrôle ou blocus d'administrations publiques, d'unités militaires". Kiev accuse la Russie, qui a déjà mis la main sur la Crimée en mars, de téléguider les troubles. Ce que dément Moscou.