Turquie : le maire d'Ankara démissionne "sur ordre d'Erdogan"

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Melih Gökçek aura été à la tête de la mairie d'Ankara pendant 23 ans. © ADEM ALTAN / AFP
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avec AFP
Après 23 ans à la tête d'Ankara, Melih Gökçek a démissionné de ses fonctions samedi sur "ordre" du président, qui veut renouveler son parti politique.

Le maire d'Ankara a démissionné samedi après 23 ans à la tête de la capitale turque, soulignant qu'il le faisait sur "ordre" du président Recep Tayyip Erdogan qui cherche à renouveler les rangs du parti au pouvoir en amont des élections de 2019. "Je quitte mon poste de maire sur ordre de notre leader Recep Tayyip Erdogan", a déclaré samedi Melih Gökçek, 68 ans, lors d'un discours retransmis à la télévision. Il avait annoncé lundi dernier son intention de démissionner.

Renouveler les rangs du parti. "Je me plie à la demande de Recep Tayyip Erdogan, pas parce que je ne pense pas avoir eu du succès, ni parce que je pense être fatigué (...) mais seulement parce que je crois que (Recep Tayyip Erdogan) peut faire de notre pays un leader", a-t-il ajouté. Melih Gökçek, élu sous les couleurs du parti de la Justice et du Développement (AKP, islamo-conservateur, au pouvoir), a insisté sur le fait qu'il agissait dans l'intérêt de la Turquie. Son successeur n'était pas encore connu samedi. Recep Tayyip Erdogan, qui a souvent souligné que certains pans de son parti souffraient d'usure, cherche à renouveler les rangs de l'AKP avant 2019, une année qui s'annonce décisive sur la plan politique avec des élections municipales prévues en mars, suivies d'élections législatives et présidentielle en novembre.

Les polémiques du maire d'Ankara. Plusieurs maires, comme celui d'Istanbul, ont ainsi été priés de démissionner ces dernières semaines et, face à certaines réticences, le président avait averti que l'AKP, qu'il dirige, prendrait des mesures contre ceux qui refusent de se soumettre à ses injonctions. Melih Gökçek, un habitué des sorties polémiques et des projets iconoclastes, est notamment connu pour ses commentaires extravagants sur Twitter, où il est suivi par plus de quatre millions d'abonnés. Il a par exemple affirmé que des puissances étrangères pourraient avoir recours à des technologies d'avant-garde pour tenter de provoquer artificiellement un tremblement de terre avec l'objectif délibéré de fragiliser encore plus l'économie de la Turquie.