Tianjin : une teneur en cyanure 356 fois plus élevée que la normale

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avec AFP , modifié à
Les responsables de l'entreprise propriétaire des entrepôts qui ont explosé auraient par ailleurs bénéficié de facilités.

Une semaine après les explosions qui ont frappé la zone portuaire de Tianjin, en Chine, les autorités révèlent peu à peu la pollution qui découle de ce drame qui a fait 114 morts. Alors que lundi, des mesures avaient révélé dans l'eau des teneurs en cyanure 28 fois plus élevées que la normale, une nouveau prélèvement effectué a constaté un taux 356 fois plus élevé, ont déclaré jeudi les autorités. Par ailleurs, selon des médias chinois, l'entreprise propriétaire des entrepôts mise en cause aurait bénéficié de faveurs.

Mer et rivière polluées. Les autorités chinoises, tout en déclarant que l'eau du robinet était potable à Tianjin, ont révélé que des prélèvements effectués mardi près du site des explosions, dans une rivière et dans la mer, ont rapporté des taux en forte hausse de cyanure, dont un 356 fois plus élevé que la normale. La zone en question qui a été vidée de ses habitants samedi dernier, va désormais être nettoyée de ces installations chimiques.

2.500 tonnes de produits nocifs. L'entrepôt où une des explosions a eu lieu mercredi dernier contenait bien 700 tonnes de cyanure de sodium, ont confirmé les autorités chinoises, un produit nocif qui, au contact de l'eau, dégage un gaz mortel. Les autres explosions ainsi que les incendies qui ont fait rage plusieurs jours ont touché la zone portuaire où étaient entreposé en tout 2.500 tonnes de 40 types de produits nocifs, répartis en trois catégories, rapporte l'agence de presse officielle Chine nouvelle. Il y avait, en plus du cyanure de sodium, 1.300 tonnes d'agents oxydants, dont du nitrate d'ammonium et du nitrate de potassium et 500 tonnes de produits inflammables, dont du sodium et du magnésium.

Greenpeace a dévoilé jeudi des images aériennes de la catastrophe prises le 14 août : 


Explosion de Tianjin : Greenpeace dévoile de...par LeHuffPost

Connexions politiques et faux noms. Mercredi, les médias chinois ont aussi montré du doigt les cadres de Ruihai, l'entreprise à laquelle appartiennent les entrepôts, dont l'un est le fils d'un ex-chef de la police locale. Ils auraient profité de certaines relations pour obtenir plus facilement des autorisations dans les domaines du respect de l'environnement et des normes anti-incendie. Pour camoufler leur vraie identité mais aussi leurs connexions politiques, ils auraient aussi utilisé les noms d'amis. Dix cadres de l'entreprise ont d'ores et déjà été arrêtés.

La corruption, un mal endémique. Le non respect de la loi, facilité souvent par la corruption, est à l'origine en Chine de nombreux accidents. En 2013, après l'explosion d'un oléoduc qui avait fait 62 morts à Qingdao, 48 personnes avaient subi des mesures disciplinaires. Seules quinze d'entre elles avaient fait l'objet de poursuites judiciaires. Il n'y avait eu en revanche aucune poursuite après la mort de plus de 5.000 enfants lors du tremblement de terre historique au Sichuan en 2008. Des écoles mal construites s'étaient effondrées, à la différence des bâtiments officiels.