Thaïlande : des heurts violents à la veille des élections

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avec AFP , modifié à
Au moins six personnes ont été blessées. Les opposants au gouvernement cherchent toujours à empêcher les élections législatives de dimanche.

L’INFO. Après trois mois d’une profonde crise politique, la Thaïlande s’apprête à retourner aux urnes, dimanche, pour des élections législatives très attendues. Mais samedi, des tirs nourris et des explosions ont eu lieu samedi à Bangkok lors de heurts entre manifestants pro et antigouvernement. Au moins six personnes, selon les secours, ont été blessées lors de ces affrontements. Les manifestants bloquaient un bâtiment où se trouvent des urnes destinées aux élections du lendemain. Parmi les blessés, le célèbre photographe de guerre américain James Nachtwey, touché à une jambe par une balle perdue.

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"Un signe très inquiétant de ce qui pourrait se passer demain". La bataille de rue a duré une heure en plein samedi après-midi, près d’un centre commercial, devant des passants apeurés. Un journaliste de l'AFP a vu un homme caché sous un passe-montagne noir tirer plusieurs fois avec un fusil d'assaut en partie dissimulé dans un sac. "C'est un signe très inquiétant de ce qui pourrait se passer demain", a commenté Sunai Phasuk, de l'ONG Human Rights Watch, alors que la crise a déjà fait au moins dix morts. "Les violences pourraient s'embraser très facilement". Le défenseur des droits de l'Homme, qui a assisté aux violences, a estimé que les deux camps avaient fait usage d'armes à feu, notant qu'un journaliste faisait partie des blessés.

Pourquoi de tels incidents ? La Première ministre Yingluck Shinawatra fait face depuis trois mois à des manifestations réclamant sa tête et la fin de l'influence de son frère Thaksin, ancien chef de gouvernement renversé par un coup d'Etat militaire en 2006. Ce putsch avait précipité le royaume dans un cycle de crises politiques à répétition, parfois violentes, voyant descendre dans la rue à tour de rôle partisans ou ennemis du milliardaire en exil pour échapper à la prison pour malversations financières. Lors de la dernière crise qui avait fait plus de 90 morts et 1.900 blessés en 2010, les "chemises rouges" fidèles à Thaksin avaient occupé le centre de Bangkok pendant deux mois pour réclamer la chute du gouvernement de l'époque, avant un assaut de l'armée.

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