Syrie : qu'attendre de la réunion à Vienne ?

Vienne
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AW avec AFP
Les discussions ont commencé dans un grand hôtel de Vienne pour trouver une issue politique à la crise syrienne qui fait rage depuis plus de quatre ans.

Ils sont tous là : les principaux acteurs diplomatiques du dossier syrien, dont les deux grands rivaux iraniens et saoudiens, se retrouvent pour la première fois vendredi à Vienne pour discuter des possibilités de règlement politique du conflit a fait plus de 250.000 morts en quatre ans. Mais tout porte à croire que le chemin vers une solution négociée risque d'être encore long…

Qui est autour de la table ? Aucun accord décisif sur l'avenir du régime de Bachar al-Assad n'est attendu à ce stade mais la simple présence de protagonistes aux positions encore très divergentes est perçue comme un progrès. Tournant diplomatique majeur dans la crise syrienne : l'Iran, allié du régime de Damas, participe aux discussions de Vienne.

Arrivé jeudi dans la capitale autrichienne, le chef de la diplomatie américaine John Kerry y a rencontré séparément ses homologues iranien Mohammad Javad Zarif et russe Sergueï Lavrov, fidèles soutiens du régime syrien dans le conflit qui a fait plus de 250.000 morts depuis 2011. "Il est désormais temps d'accorder à l'Iran une place à la table", a estimé John Kerry, entérinant le revirement de la position américaine, jusque-là hostile à cette idée. Vendredi, la réunion est élargie à au moins une douzaine de diplomaties occidentales et du Moyen-Orient, avec notamment la présence de représentants libanais et égyptiens, des ministres des Affaires étrangères français Laurent Fabius, britannique Philip Hammond, allemand Frank-Walter Steinmeier, ainsi que Federica Mogherini, qui dirige la diplomatie européenne.

Des discussions, mais sur quoi ? La question cruciale est la mise sur pied d'un processus de transition politique entre le régime de Bachar al-Assad, soutenu par la Russie et l'Iran, et un gouvernement représentatif de toutes les composantes syriennes, à l'exclusion des groupes islamistes radicaux.

Mais la question du départ ou non du président syrien, et à quelle échéance, pourrait constituer une pierre d'achoppement : si certains, comme la Turquie ou l'Arabie Saoudite, souhaitent qu'il soit le plus rapide possible, d'autres, comme la Russie ou l'Iran, n'acceptent pas d'en faire un préalable.

Quelles chances d'aboutir rapidement ? Les positions initiales des différents protagonistes sont si éloignées que les pourparlers risquent de se prolonger. "Il peut y avoir, espérons-le, un accord sur une méthode, mais un accord sur le fond, malheureusement, c'est encore prématuré. Il y aura certainement plusieurs sessions", a ainsi indiqué Laurent Fabius.

A Washington, des responsables du Département d'État ont également prévenu qu'il ne fallait pas s'attendre à une avancée importante vendredi et estimé qu'il faudrait compter sur des semaines et même plutôt des mois de tractations.