Syrie : négociations "compliquées" pour évacuer des civils de Madaya

Marwan IBRAHIM / AFP
Les habitants de la ville de Madaya, en Syrie, doit faire face à la famine. © Marwan IBRAHIM / AFP
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avec AFP , modifié à
AIDE - Les organisations humanitaires et l'ONU ont estimé que les négociations pour évacuer des habitants de Madaya allaient "prendre du temps".

Les organisations humanitaires tentent toujours d'évacuer 400 civils souffrant de malnutrition de la ville assiégée de Madaya, en Syrie, mais les négociations s'avèrent "compliquées", alors que l'ONU s'est alarmée de souffrances jamais vues en cinq ans de conflit.

Déjà 44 camions d'aide. Le coordinateur humanitaire de l'ONU en Syrie, Yacoub el Hillo, a réclamé mardi la levée rapide des sièges des villes syriennes, faute de quoi, a-t-il averti, de nombreux habitants vont mourir. Après un tollé international provoqué par les informations sur la situation alarmante à Madaya, dans la province de Damas, le régime avait cédé en autorisant l'entrée lundi de 44 camions d'aides humanitaires dans la ville soumise depuis six mois à un siège de l'armée syrienne.

Un processus "qui va prendre du temps". Plusieurs centaines d'habitants de Madaya "sont en grand danger de mort" car ils souffrent de malnutrition ou "d'autres problèmes médicaux", avait averti le patron des opérations humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien, qui avait insisté : "400 personnes doivent être évacuées immédiatement". Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), le Croissant Rouge et l'ONU ont tenu mardi des négociations pour l'évacuation de ces 400 civils malades, mais le porte-parole du CICR à Damas, Pawel Krzysiek, a parlé "d'un processus très compliqué" qui "va prendre du temps".

La famine, "une tactique de guerre". "Ce que nous avons vu (à Madaya) est assez horrible, il n'y avait pas de vie. Des rapports crédibles disent que des personnes sont mortes de faim. C'est sans comparaison par rapport à d'autres parties de la Syrie", a témoigné le représentant du Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR), Sajjad Malik. "Ce que nous avons vu à Madaya ne devrait pas exister à notre époque", a-t-il insisté, soulignant que les habitants manquaient de tout. Dans cette localité, Yacoub el Hillo a dit avoir vu des enfants "presque squelettiques", et a dénoncé une "tactique de guerre" utilisée par les belligérants.