Syrie : la Russie doit "changer de cibles" militaires sur le terrain

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C.C avec AFP , modifié à
La coalition militaire emmenée par les Etats-Unis mène de son côté depuis l'été 2014 des raids aériens contre le seul groupe Etat islamique en Syrie et en Irak.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a martelé samedi que la Russie devait "changer de cibles" militaires en Syrie, alors que la crise est à un "moment charnière" avec la perspective d'une trêve d'ici une semaine.

Les Occidentaux reprochent aux Russes de frapper l'opposition modérée. "Aujourd'hui la très grande majorité des attaques russes se concentrent sur les groupes d'opposition légitimes. Pour adhérer à l'accord (sur la trêve), il est essentiel que la Russie change de cibles" en Syrie, a-t-il dit lors de la Conférence sur la sécurité de Munich. Les Occidentaux reprochent aux Russes de frapper surtout l'opposition modérée, et non les djihadistes les plus durs, afin de conforter le régime de Bachar al-Assad. Les Russes affirment de leur côté ne viser que des groupes "terroristes".

Les Etats-Unis mènent des raids aériens contre le groupe Etat islamique. "Nous sommes à un moment charnière" entre guerre et paix, a insisté John Kerry. "Les décisions qui seront prises dans les prochains jours, semaines ou mois peuvent mettre fin à la guerre (...) ou ouvrir la porte à un conflit encore plus large", a-t-il mis en garde. Les Etats-Unis et la Russie viennent de tomber d'accord sur une "cessation des hostilités" en Syrie dans un délai d'une semaine, à l'exception de l'offensive contre les djihadistes, afin de relancer le processus de paix. La coalition militaire emmenée par les Etats-Unis mène des raids aériens contre le groupe Etat islamique en Syrie et en Irak.

"Nous déterminerons ce qui doit être visé, ce qui ne devrait pas l'être", propose Kerry. Les Etats-Unis sont prêts à s'asseoir à une même table avec les Russes pour déterminer quels groupes peuvent être bombardés ou pas, a poursuivi John Kerry, alors que Moscou demande une coopération entre militaires russes et américains sur ces questions. "Nous déterminerons ce qui doit être visé, ce qui ne devrait pas l'être, comment travailler ensemble pour que les gens ne quittent pas la table (des négociations) parce que, de toute évidence, si ceux qui sont prêts à participer au processus politique sont bombardés, on n'aura pas beaucoup de conversation", a-t-il dit.