Syrie : la Ligue Arabe lance un ultimatum

Cette décision prévoit également de réduire de moitié les vols aériens à partir du 15 décembre prochain, en cas d'application des sanctions.
Cette décision prévoit également de réduire de moitié les vols aériens à partir du 15 décembre prochain, en cas d'application des sanctions. © REUTERS
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avec François Clauss, envoyé spécial à Beyrouth (Liban) , modifié à
Le régime syrien a jusqu'à dimanche pour signer un protocole sur l'envoi d'observateurs.

La pression s'accentue sur le régime de Bachar al-Assad. Une réunion de plusieurs pays arabes a donné à la Syrie un nouveau délai, jusqu'à dimanche, pour signer un protocole sur l'envoi d'observateurs et éviter davantage de sanctions.

Une liste nominative de dix-neuf personnalités syriennes a également été établie. Ces personnes seront interdites de voyage dans les pays arabes et leurs avoirs seront gelés dans ces pays.

Réduction des vols aériens

"Des contacts ont été établis avec les Syriens. S'ils veulent venir et signer demain (dimanche), ils le peuvent", a déclaré le ministre des Affaires étrangères du Qatar où se tenait une réunion des chefs de la diplomatie des pays membres de la Ligue arabe.   

Cette décision prévoit également de réduire de moitié les vols aériens en direction et à partir de ce pays à partir du 15 décembre prochain, en cas d'application des sanctions.

Martyrs ensanglantés

Cet ultimatum intervient quelques heures après que la Syrie ait vécu l'une des journées les plus meurtrières du conflit entre partisans et opposants au régime. Vingt-trois personnes ont été tuées samedi sur les trois fronts de la contestation : près d'Idlib à la frontière turque, d'Homs et de Deraa.

11 personnes seraient des civils, précise l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres. Des chiffres difficilement vérifiables car, depuis le début du conflit, le pays est fermé aux observateurs et journalistes.

Comme l'a constaté, François Clauss, l'envoyé spécial d'Europe 1 à Beyrtouh au Liban, les seules images de la Syrie viennent des milieux d'opposition. "On y voit une foule à Homs (la troisième ville du pays), qui proteste pacifiquement, sans armes, aux abords de la mosquée sur la grande place centrale de la ville. Puis tout d'un coup, on voit les mouvements des blindés, puis des corps de martyrs ensanglantés, certains tués d'une balle dans la tête, victimes peut être de snipers", raconte-t-il.

Convaincre Moscou

Pendant ce temps, la communauté internationale continue de faire pression sur la Syrie. En visite en Turquie, le vice président américain, Joe Biden, a déclaré que les Etats-Unis et la Turquie "perdent patience face au régime de Bachar al-Assad, qui n'est pas seulement une source d'instabilité en Syrie mais menace d'attiser les conflits dans la région."

Mais les divergences restent importantes au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. Le responsable du principal groupe d'opposition, le Conseil national syrien (CNS), tente de solliciter une intervention internationale contre Damas et essaye de convaincre Moscou.   

Vendredi, la Russie et de la Chine, pays qui ont des intérêts pétroliers en Syrie, ont mis en garde contre toute ingérence étrangère dans les affaires du pays au nom des droits de l'homme. Ces deux pays ont opposé en octobre leur veto à une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu condamnant la répression exercée par le régime.