Syrie : "il y a un vrai climat de peur"

Selon ce journaliste détenu pendant près de 20 jours, "un vrai climat de peur" règne sur le pays.
Selon ce journaliste détenu pendant près de 20 jours, "un vrai climat de peur" règne sur le pays. © REUTERS
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avec Walid Berrissoul et AFP , modifié à
TEMOIGNAGE - Le journaliste algérien emprisonné en Syrie raconte sa détention.

Il a passé près d'une vingtaine de jours en détention. Khaled Sid Mohand, le journaliste algérien de France Culture, a finalement été libéré mardi dernier en Syrie, avant de poser le pied sur le sol français samedi. Ce journaliste indépendant, âgé de 40 ans, qui travaille aussi pour le quotidien Le Monde, a étéarrêté le 9 avril à Damas.

"Dès le mois de mars, on a commencé à sentir une chape de plomb, une tension qu'on perçoit dans la rue", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Il y a 3.000 agents des services de renseignements qui seraient venus à Damas. Ils sont là pour fliquer tout ce qui rentre et qui sort par le web : les e-mails, le téléphone, etc...", détaille aussi le journaliste.

"Aujourd'hui à Damas, il y a un vrai climat de peur", raconte-t-il :

Incarcéré dans une cellule minuscule, Khaled Sid Mohand est revenu sur ses conditions de détention. "La salle d'interrogatoire où l'on torturait les prisonniers était au milieu de ce dispositif de cellules, de sorte que chacun puisse bien entendre. On entendait l'impact des coups qui était portés sur les corps, des hurlements à se déchirer les cordes vocales", se souvient-il.

S'il assure ne pas comprendre les raisons de son interpellation, Khaled Sid Mohand espère un jour pouvoir retravailler en Syrie.

Depuis presque deux mois, des manifestations presque quotidiennes se déroulent dans plusieurs villes du pays pour protester contre le régime du président Bachar al-Assad. Une contestation qui donne lieu à une répression sanglante. On estime à 8.000 le nombre de personnes arrêtées ou qui ont disparu dans le pays.