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Laura Van Lerberghe (à Bruxelles) , modifié à
En plein mondial de football, un scandale de corruption d'une ampleur inédite secoue depuis vendredi soir le Parlement européen. Eva Kaili, une vice-présidente grecque de l'assemblée, a été inculpée et écrouée ce dimanche en Belgique, ainsi que trois autres personnes, pour "appartenance à une organisation criminelle, blanchiment d'argent et corruption". Cette semaine, l'enquête se poursuit.

Un "Qatargate" ? Les soupçons de corruption, qui secouent le Parlement européen depuis vendredi, continuent de peser sur Eva Kaili, principale suspecte du scandale. La vice-présidente grecque de l'assemblée - du groupe S&D des socialistes et démocrates - a été inculpée et écrouée ce dimanche en Belgique, ainsi que trois autres personnes, pour "appartenance à une organisation criminelle, blanchiment d'argent et corruption".  On les soupçonne d'avoir accepté de l'argent du Qatar avec, pour seul objectif de redresser l'image de l'Émirat et influencer les décisions de l'assemblée européenne. Eva Kaili, est donc suspendue de ses fonctions depuis samedi et les enquêteurs ont déjà découvert chez elle sacs et valises bourrés de billets. La situation est si grave qu'une réunion d'urgence a été organisée.

Des députés exigent la démission d'Eva Kaili

La présidente du Parlement européen a convoqué une réunion des chefs de groupe. En cas de faute grave avérée, ils pourront priver la vice-présidente Eva Kaili de son titre. Un vote qui doit recueillir trois-cinquièmes des suffrages exprimés. Ensuite, l'assemblée devra se prononcer. Des réunions de crise sont également annoncées au sein des groupes parlementaires. Celle chez les sociaux démocrates, groupe auquel Eva Kaili appartient, promet d'être tendue.

La séance plénière, prévue ce lundi à Strasbourg à 17 heures, risque aussi d'être agitée. Les eurodéputés devaient se prononcer sur un texte visant à faciliter l'obtention de visas pour les Qatariens. Certains groupes vont demander un report. Les Verts exigent la démission d'Eva Kaili. Enfin, des députés espèrent l'ouverture d'un débat sur des réformes susceptibles d'insuffler plus d'éthique au Parlement. 

Le gouvernement grec a par ailleurs décidé de geler tous les avoirs de la vice-présidente en Grèce. Outre Eva Kaili, des personnalités aux "positions stratégiques significatives", selon les termes du parquet fédéral belge, figurent parmi les personnes interpellées.