A Amatrice, les habitants attendent toujours d'être relogés. Après le séisme d'août, la ville a à nouveau été touchée dimanche par de nouvelles secousses. 1:00
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Jean-Sébastien Soldaïni et O.G
Durement touchée par le séisme meurtrier d'août dernier qui avait fait près de 300 morts, la ville du centre de l'Italie peine à se relever et pour les habitants, la tristesse a laissé place à la lassitude. 
REPORTAGE

Le sol n'en finit plus de trembler. Une secousse quasi-permanente depuis dimanche obligeant des milliers de sinistrés à quitter leurs maisons. A Amatrice, déjà touchée en août par un violent séisme où près de 300 personnes sont mortes, c'est la secousse de trop. Les habitants ont laissé la tristesse de côté et attendent désormais d'être relogés.

"Plus rien". Le séisme a été si puissant dimanche, que par endroits, le sol s'est affaissé ou surélevé de 70 cm. Un séisme "hors du commun" pour les spécialistes, le plus puissant depuis 1980. Entre 30 à 40.000 personnes attendent d'être relogées, comme à Amatrice où certains habitants ne parviennent plus à trouver des raisons de rentrer. "Ma maison est debout mais elle va être démolie car on ne peut plus y entrer", raconte Agata, 78 ans. "Une vie de travail entièrement perdue", se désole-t-elle. "Je n'ai plus un seul but dans ma vie. Plus rien". 

Dans cette ville que le pape François a visitée, quelque 1.800 sinistrés attendaient toujours d'être relogés début octobre.

Ce qui avait été épargné en août est tombé dimanche. A Amatrice, ce qui avait été épargné en août a disparu dimanche matin. Dans la région, les répliques sont encore nombreuses et le gouvernement estime les dégâts à quatre milliards d'euros environ. Même le maire, Sergio Perozzi, a du mal à cacher son pessimisme : "Ceux qui sont partis ne reviendront jamais", avance-t-il. Il encourage la construction d'un nouvel hôpital ou de restaurants pour relancer l'activité. "Si on a ça rapidement, on gagnera la partie", explique-t-il. Sinon, Amatrice risquerait bien de devenir un village "pour personnes âgées".

Lui, souhaite redonner espoir aux habitants. Et il ne perd pas de temps : il a bientôt rendez-vous avec des architectes pour lancer un projet de zone commerciale.