Rohingyas : MSF redoute une catastrophe sanitaire dans les camps

Les conditions de vie dans les camps de réfugiés favorisent la propagation des maladies (photo d'archives).
Les conditions de vie dans les camps de réfugiés favorisent la propagation des maladies (photo d'archives). © K M ASAD / AFP
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avec AFP , modifié à
"Toutes les conditions sont réunies pour qu'une épidémie se déclare et se transforme en une catastrophe de grande ampleur", selon le coordinateur d'urgence de l'ONG. 

Pas assez de nourriture, d'eau, des camps difficile d'accès et jonchés d'excréments: la situation pour les Rohingyas réfugiés au Bangladesh alarme MSF, qui appelle à l'aide pour éviter une catastrophe sanitaire.

Choléra et rougeole. "Toutes les conditions sont réunies pour qu'une épidémie se déclare et se transforme en une catastrophe de grande ampleur", explique Robert Onus, coordinateur d'urgence de Médecins sans frontières (MSF), dans un communiqué publié jeudi soir. MSF craint notamment une épidémie de choléra et de rougeole. Plus de 420.000 musulmans rohingyas ont fui au Bangladesh ces dernières semaines, pour échapper à une campagne de répression de l'armée birmane, qualifiée d'"épuration ethnique" par l'ONU. Jeudi, le président français Emmanuel Macron est allé jusqu'à évoquer un "génocide".

"Pas de latrines". A leur arrivée au Bangladesh, les rescapés trouvent des camps débordés et sont contraints de déboiser les collines, ou de s'installer sous de simples bâches au bord des routes. Et les pluies torrentielles de ces cinq derniers jours ont transformé en bourbiers toute la zone, faisant craindre des glissements de terrain. "Il n'y a pas de route à l'intérieur du camp, ce qui rend l'acheminement de l'aide très difficile. Le terrain est vallonné, sujet aux glissements de terrain, et il n'y a pas de latrines", décrit Kate White, coordinatrice médicale d'urgence de MSF. "Quand on marche à travers le camp, on patauge dans l'eau sale et les déjections", ajoute-t-elle.

"Une urgence de grande ampleur". Faute d'eau potable, les gens boivent de l'eau collectée dans les rizières, les flaques, ou dans de petits puits creusés à la main et souvent contaminés par des excréments. "Chaque jour nous recevons des adultes sur le point de mourir de déshydratation", explique Kate White. "Habituellement c'est très rare chez les adultes et cela montre bien que nous sommes face à une urgence de grande ampleur". L'ONG a par ailleurs répété l'importance de permettre l'accès pour les organisations humanitaires aux populations déplacées de l'autre côté de la frontière, en Etat Rakhine.