"Revenge porn" : un Américain condamné à 18 ans de prison

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Noémi Marois et Chloé Pilorget-Rezzouk avec AFP
Le créateur d’un site de "revenge porn" a été condamné vendredi à 18 ans de prison dans l'Etat de Californie aux États-Unis. 

C’est une lourde condamnation qui pourrait servir d’exemple aux ex-conjoint(es) en quête de vengeance. En Californie, un homme a été condamné vendredi à 18 ans de prison pour avoir pratiqué le "revenge porn". Il a a été reconnu coupable d'extorsion et vols d'identité après avoir publié 10.100 photos sexuellement explicites sans le consentement des personnes concernées. La "vengeance porno" en français consiste à diffuser sur internet des vidéos ou photographies pornographiques d'ex-partenaires plaqués ou trompés. La Californie s'était dotée d'une loi en octobre 2013 pour lutter contre ce phénomène. En France, en avril 2014, un homme a été condamné à 12 mois de prison avec sursis pour avoir mis sur le web des photos de son ancienne compagne. 

Coordonnées et adresses livrés en pâture. Kevin Christopher Bollaert, âgé de 28 ans, a été déclaré coupable de 27 délits par un tribunal de San Diego en Californie pour avoir géré des sites de "porno vengeur". Grâce à ces activités, il gagnait même des milliers de dollars. C'est en 2012 qu'il avait créé une page sur laquelle il publiait des photos explicites. Si elles avaient été prises avec le consentement des personnes, elles étaient ensuite publiées sans leur accord, piratées ou simplement volées. Le site de Kevin Christopher Bollaert donnait aussi les coordonnées et l'adresse des personnes photographiées, ainsi que leurs pages Facebook. L'accusé a créé un autre site à partir duquel il demandait 350 dollars aux personnes qui le contactaient pour acquérir les photos.

Une des 21 victimes qui ont témoigné au procès a raconté comment sa vie avait été comme traversée "par une spirale" et que sa mère ne lui adressait plus la parole.

"Des actes criminels et lâches". "Cette condamnation montre clairement que les conséquences seront sévères pour ceux qui profitent de l'exploitation de victimes sur internet", a estimé la procureur de Californie Kamala D. Harris. "S'assoir devant un ordinateur et commettre des actes criminels et lâches ne protégera pas les prédateurs de la justice et de la prison", a-t-elle ajouté. 

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