Les Néerlandais disent non à l'accord entre l'UE et l'Ukraine

© Martijn Beekman / ANP / AFP
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C.C. avec AFP , modifié à
Les Néerlandais ont dit non, mercredi, à l'accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne. Un doute subsiste toutefois quant à la validité du vote.

Les électeurs néerlandais ont dit massivement non mercredi à l'accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne après un référendum devenu un vote symbolique sur l'UE, affirme l'agence de presse néerlandaise ANP, dans une projection basée sur plus de 99% des votes.

Les eurosceptiques applaudissent. Le vote a été salué comme une victoire par les mouvements eurosceptiques néerlandais, et la classe politique du pays, dont le Premier ministre libéral Mark Rutte, a rejeté une ratification de l'accord sous sa forme actuelle.  "Il semble que les Néerlandais ont dit non à l'élite européenne et non au traité avec l'Ukraine, le début de la fin de l'UE", a réagi le député d'extrême-droite Geert Wilders, qui avait activement mené campagne pour le camp du non. Il s'agit pour lui d'une "motion de défiance du peuple contre les élites de Bruxelles et de La Haye" (Pays-Bas).

Outre Manche, les Britanniques s'inquiètent. Les résultats de ce référendum, dont les organisateurs admettent qu'il ne concerne pas l'Ukraine mais répond à une animosité plus large envers l'UE, seront examinés à la loupe en Grande-Bretagne, quelques mois avant un vote en juin sur une sortie de l'Union européenne, le "Brexit". "Ce rejet humiliant de l'accord avec l'Ukraine prouve que les gens n'ont pas besoin de supporter l'Union européenne pour se sentir européens", a affirmé dans un communiqué Brian Monteith, le porte-parole de la campagne en faveur du Brexit.

Un scrutin attentivement suivi par Moscou. Pour Kiev, qui a envoyé des ministres faire campagne aux Pays-Bas, cet accord représente une "nouvelle ère" pour l'Ukraine, tandis que Moscou le considère comme un empiètement des Européens dans sa sphère d'influence. Le camp du non avait notamment évoqué comme arguments la corruption en Ukraine et la guerre dans l'est du pays. Si ces arguments ont été entendus dans la majorité du pays, Amsterdam a choisi de les ignorer.