RDC : le docteur Mukwege n'est plus protégé par les Casques Bleus

Surnommé "l'homme qui répare les femmes", le gynécologue Denis Mukwege bénéficie désormais uniquement de protection lors de ses déplacements.
Surnommé "l'homme qui répare les femmes", le gynécologue Denis Mukwege bénéficie désormais uniquement de protection lors de ses déplacements. © AFP
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Surnommé "l'homme qui répare les femmes", le gynécologue Denis Mukwege bénéficie désormais uniquement de protection lors de ses déplacements.

Le médecin Denis Mukwege n'est plus protégé par les Casques Bleus de manière permanente, rapporte mardi La Croix qui titre sur "l'abandon" du gynécologue "par l'ONU". Surnommé "l'homme qui répare les femmes" pour son combat contre le viol comme arme de guerre, il soigne des femmes violées du Kivu, dans l'Est de la République démocratique du Congo, depuis la fin des années 90.

Selon l'hebdomadaire, Denis Mukwege craint désormais non seulement pour sa vie, mais aussi pour celle de ses collègues et de ses patientes de l'hôpital de Pandzi, où ces dernières sont accueillies. 

Une protection assurée depuis 2014. Les Nations-Unis assuraient sa sécurité depuis 2014 et son retour d'exil. L'ancien secrétaire Ban ki-Moon lui avait personnellement garanti la protection des Casques bleus. "Cette protection permanente m’a été retirée après le départ de Martin Kobler, le représentant spécial du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo", avait-il confié la semaine dernière à La Croix. "On ne m’a donné aucune explication."

"On risque sa vie quand on soigne dans le Kivu". Désormais, Denis Mukwege bénéficie de la protection des Casques bleus uniquement pour ses déplacements. Pourtant, dans le Kivu, la menace est permanente, témoigne le médecin : "Notre action gêne : nous soignons les victimes de la violence et de la barbarie dans le Kivu. Elles nous parlent, nomment leurs bourreaux [...] on risque sa vie quand on soigne dans le Kivu. Il n’y a pas d’État, de justice et de police pour nous protéger. Même les Casques bleus ne nous protègent plus."

En avril, la protection assurée par l'ONU à son collègue Gildo Byamungu lui avait été retirée. Quelques jours plus tard, le jeune médecin était retrouvé assassiné à son domicile.