Pearl Harbor, "un véritable traumatisme qui a frappé les Américains"

Shinzo Abe est arrivé à Pearl Harbor, mardi.
Shinzo Abe est arrivé à Pearl Harbor, mardi. © AFP
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M.L. , modifié à
Invité d'Europe 1 mardi, le professeur André Kaspi est revenu sur la visite du Premier ministre japonais à Pearl Harbor, 75 ans après l'attaque menée contre la base américaine de l'archipel d’Hawaï. 

C'est une visite historique. 75 ans après l'attaque de Pearl Harbor, menée par le Japon contre une base américaine de l'archipel d'Hawaï le 7 décembre 1941, le Premier ministre japonais Shinzo Abe rencontre Barack Obama sur le mémorial USS Arizona, mardi. Une démarche inédite depuis l'attaque surprise, qui avait fait plus de 2.400 morts et précipité l'entrée en guerre des États-Unis. Invité d'Europe 1, mardi, le professeur émérite à la Sorbonne André Kaspi, spécialiste des États-Unis, est revenu sur cet "événement majeur de la Seconde Guerre mondiale". 

Le "déclencheur" de l'implication américaine. "C'est un véritable traumatisme qui a frappé les Américains en décembre 1941", estime André Kaspi. "D'abord parce que, dans la population, personne ne s'attendait vraiment à cette attaque brutale, violente, contre une base navale. Et aussi, parce que les États-Unis à cette époque-là étaient encore dans la neutralité et n'avaient pas pris parti dans la guerre", poursuit-il. "Si on regarde les opinions américaines, on s'aperçoit que la réticence à l'égard de tout ce qui pouvait être une implication dans la guerre était très forte. Pearl Harbor a été le déclencheur."

"Réaffirmer" la proximité entre les deux pays. Selon le professeur, ce déplacement de Shinzo Abe est "important" compte tenu du contexte géopolitique. "Je crois que ce qui fait l'intérêt de cette visite, c'est que le Premier ministre japonais arrive au moment où Barack Obama va partir, et où il sera remplacé par un nouveau président qui est Donald Trump", explique le spécialiste. "Le Japon veut réaffirmer sa proximité politique, voire commerciale avec les États-Unis".