Nouvelles scènes de chaos au parlement taïwanais

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avec AFP
Vendredi, le parlement a de nouveau été le théâtre d'affrontements. La veille, deux élues en étaient venues aux mains.

Une bombe à eau qui vole, des députés qui brandissent des chaises et un chef du gouvernement empêché de parler... Le Parlement taïwanais a été vendredi le théâtre de scènes de chaos, pour le deuxième jour d'affilée.

Un projet d'infrastructures au cœur du problème. Jeudi, deux élues rivales en étaient venues aux mains, en s'agrippant par la gorge lors de l'examen du budget d'un projet d'infrastructures controversé. Il s'agit d'une des propositions emblématiques de la présidente Tsai Ing-wen. Elle prévoit de nouvelles lignes ferroviaires, des dispositifs de prévention des inondations et des infrastructures en lien avec les énergies vertes. Mais l'opposition du Kuomintang affirme que ce projet, tel qu'il est préparé, favorise les villes et comtés tenus par le Parti démocratique progressiste (PDP) de la présidente et vise à s'assurer de leur soutien aux prochaines élections régionales. Les détracteurs du projet dénoncent en outre son coût, de l'ordre de 420 milliards de dollars taïwanais (12 milliards d'euros).

Chaos. Le Premier ministre Lin Chuan avait dû interrompre ses explications sur ce budget jeudi quand il avait été visé par une bombe à eau, qui l'avait poussé à quitter la chambre. La session avait été suspendue. Lin Chuan n'a pas davantage réussi vendredi à s'exprimer, car le Parlement a plongé dans le chaos. Des députés de l'opposition ont brandi leurs lourds fauteuils, entourant l'estrade et affrontant les élus de la majorité pour empêcher le chef du gouvernement de parler. La session a été suspendue et un député a été envoyé à l'infirmerie de l'Assemblée en raison d'un malaise.

Des réformes controversées. La présidente Tsai, dont le PDP est perçu comme traditionnellement hostile a Pékin, a vu sa popularité reculer à 40% alors qu'elle caracolait à 70% lors de son investiture en mai 2016. Un recul qui s'explique notamment par le fait que son gouvernement se soit lancé dans plusieurs réformes controversées, comme la légalisation du mariage gay, une réforme de la justice et des retraites.

Le Parlement avait fin 2016 été le théâtre d'affrontements entre députés rivaux, alors qu'à l'extérieur, des manifestants lançaient des fumigènes pour protester contre un projet de suppression de jours fériés.