Niger : second tour de présidentielle sous menace djihadiste

Niamey, capitale du Niger
Niamey, capitale du Niger © ISSOUF SANOGO / AFP
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C.C. avec AFP
jeudi, le pays a dû faire face au danger terroriste avec deux attaques le même jour : une dans l'ouest, attribuée à Aqmi, l'autre attribuée à Boko Haram. 

Le président sortant Mahamadou Issoufou est largement favori du second tour de la présidentielle dimanche au Niger, sur fond de menace djihadiste et de crainte de troubles politiques en l'absence du candidat d'opposition, dont le camp appelle au boycott.

Une élection sans suspense. Les bureaux de vote ont ouvert et devaient fermer à 19 heures. La commission électorale dispose de cinq jours maximum pour proclamer les résultats, mais devrait le faire dès lundi ou mardi. L'issue ne fait guère de doute: le chef de l'Etat sortant, 64 ans, qui brigue un deuxième quinquennat à la tête de ce pays ouest-africain parmi les plus pauvres du monde, devrait être réélu. Surnommé "le Lion", Mahamadou Issoufou a obtenu 48,43% au premier tour et négocié le ralliement de candidats devant lui permettre de franchir la barre des 50% sans problème.

L'opposition est à cran. De plus, l'opposition, qui a d'ores et déjà annoncé qu'elle ne reconnaîtrait pas le résultat du scrutin, a appelé au boycott alors que, cas de figure inédit, son représentant Hama Amadou, surnommé "le Phénix", est hospitalisé en France après avoir été emprisonné. Hama Amadou, 66 ans, a été évacué mercredi vers Paris depuis sa prison de Filingué (180 km au nord de Niamey), où il était détenu depuis novembre dans le cadre d'un trafic d'enfants présumé. Un dossier jugé "politique" par l'opposition, mais de "droit commun" selon le pouvoir qui souligne "l'indépendance de la justice". Dans ce pays enclavé de 18 millions d'habitants, les crises politiques ont souvent débouché sur des coups d'Etat ou des tentatives de coup d'Etat.

Deux attaques terroristes jeudi. Mais jeudi, le pays a dû faire face à un autre danger, avec deux attaques. L'une, dans l'ouest, attribuée à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), près des frontières bukinabo-maliennes, a coûté la vie à trois gendarmes. L'autre, dans l'est, attribuée aux islamistes nigérians de Boko Haram, qui ont fait allégeance au groupe Etat islamique, a vu cinq kamikazes tuer un officier supérieur de l'armée.  "Aqmi a voulu donner un signe avant les élections", a déclaré le ministre de l'Intérieur Hassimi Massaoudou, qui assure que "comme au 1er tour, toutes les dispositions sont prises pour assurer la sécurité".