Moscou bloque l’accès aux sites internet de ses opposants

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CENSURE - L’autorité de surveillance des médias russes a bloqué l’accès aux principaux sites d’opposants du Kremlin.

L'info. L'accès à trois des principaux sites internet critiques envers le Kremlin ainsi qu'au blog de l'opposant russe Alexeï Navalny était bloqué vendredi 14 mars depuis la veille au soir, sur ordre de l'autorité russe de contrôle des médias. Le blog de l'opposant a été mis sur liste noire, puisque celui-ci, placé en résidence surveillée depuis le mois dernier, n'a pas le droit d'utiliser internet, a expliqué l'autorité de surveillance des médias russes.

En dépit de cette interdiction, le blog de M. Navalny, très critique envers le Kremlin et relativement populaire en Russie, a été régulièrement mis à jour par ses proches. Ce que les autorités considèrent comme une "violation" de la décision de justice. Kasparov.ru, fondé par le champion d'échecs et opposant russe Garry Kasparov, était lui aussi inaccessible et placé sur liste noire pour "incitation à des activités illégales et à participer à des rassemblements de masse qui violent l'ordre public", en référence aux manifestations de l'opposition.

Les sites d'informations également visés. Deux autres sites d'informations critiques envers le Kremlin, EJ.ru et Grani.ru, étaient également inaccessibles depuis jeudi soir à partir d'une adresse IP russe.La décision de l'autorité de surveillance des médias russes intervient deux jours après le licenciement de la rédactrice en chef du site internet d'informations le plus ancien et le plus lu de Russie, Lenta.ru, congédiée pour "diffusion de matériaux à caractère extrémiste". "On assiste à un véritable ratissage des médias libres sur internet, rien de bon ne nous attend", s'est inquiétée Ioulia Berezovskaïa, directrice du site Grani.ru. "Nous allons continuer notre travail et nous allons persévérer tant que nous le pourrons", a-t-elle ajouté.

Une procédure légale. Avec une large majorité de journaux et de chaînes de télévisions contrôlés par le pouvoir, l'Internet russe est l'un des rares moyens pour les opposants de s'exprimer. Depuis l'entrée en vigueur en février d'une loi permettant sur ordre d'un procureur et sans décision d'un tribunal de bloquer l'accès à des sites internet, l'étau se resserre autour des médias indépendants critiques envers le Kremlin.