Mistral : le gouvernement se veut rassurant sur le coût de l'annulation

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L.H. avec AFP
L'Egypte serait une piste sérieuse pour la revente des deux navires de guerre, selon plusieurs sources.

On connaîtra bientôt le montant exact remboursé par la France à la Russie après l'annulation de la vente des Mistral. C'est du moins ce qu'a promis mercredi le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll. "Le chiffre précis sera présenté devant les parlementaires", a-t-il déclaré. Le Conseil des ministres a examiné mercredi un projet de loi entérinant l'accord passé le 5 août entre Paris et Moscou, qui acte la non-livraison des deux bâtiments de projection et de commandement (BPC). Le texte doit maintenant passer devant le Parlement.

Aucune pénalité, assure l'exécutif. Stéphane Le Foll l'a assuré, "le coût pour la France est inférieur à un milliard d'euros". Selon le porte-parole du gouvernement, Paris ne paiera aucune pénalité liée à l'annulation du contrat. "Il n'y a rien en dehors de ce qui était nécessaire à rembourser", a-t-il insisté.

La France redevient donc propriétaire des Mistral, mais cherche à les vendre rapidement à un autre acheteur. En effet, l'entretien des deux navires à quai coûte cher - cinq millions d'euros par mois, selon les informations d'Europe 1. Des négociations sont "en cours" pour les céder à un pays tiers, a indiqué Stéphane Le Foll.

La piste égyptienne. Qui pourrait acquérir les Mistral ? C'est aujourd'hui la piste égyptienne qui semble la plus sérieuse. "Normalement, c'est l'Egypte", a confié un responsable français à l'AFP, parlant de discussions "assez avancées" et ajoutant qu'une partie du financement "viendra de pays du Golfe". Une autre source proche du dossier a confirmé cette information à l'agence Reuters.

L'hypothèse aurait du sens. D'abord parce que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi doit répondre à un contexte sécuritaire tendu, nourri par l'instabilité en Libye et dans le Sinaï égyptien où des groupes armés ont trouvé refuge. Le Caire peut compter sur l'aide des pays du Golfe pour les combattre. Fin juillet, l'Egypte a signé avec l'Arabie saoudite un accord prévoyant notamment un renforcement de leur coopération militaire. Par ailleurs, à l'heure où l'Egypte tente de redresser son économie, l'Arabie saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis ont annoncé en mars qu'ils lui accorderaient chacun quatre milliards de dollars d'aides ou d'investissements. Des fonds qui seront mis à contribution en cas d'achat des Mistral.

Bonne entente avec Le Caire. D'autre part, les relations entre Paris et Le Caire sont au beau fixe. François Hollande était début août l'invité d'honneur de l'inauguration en grande pompe d'une extension du canal de Suez. Et c'est à l'Egypte que la France a vendu pour la première fois des Rafale en février. Un contrat qui comprenait 24 avions, mais aussi une frégate multimissions Fremm et des missiles.

D'autres pays seraient toutefois sur les rangs, parmi lesquels la Malaisie, le Canada ou l'Inde. Le ministère de la Défense reste pour l'instant muet sur le sujet.