Mexique : 25.339 homicides en 2017, un record en 20 ans

En dépit d'opérations d'envergure pour lutter contre, la violence a explosé au Mexique.
En dépit d'opérations d'envergure pour lutter contre, la violence a explosé au Mexique. © DAVID GANNON / AFP
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avec AFP
Le pays est en proie à une flambée de violence, selon des chiffres officiels publiés samedi soir. 

On n'avait pas vu de tels chiffres depuis vingt ans. Le Mexique a officiellement enregistré 25.339 homicides en 2017, sur fond d'une vague de violences croissante liée au trafic de drogues. Cela fait de 2017 l'année la plus meurtrière depuis le début d'un tel décompte en 1997. Le secrétariat pour la Sécurité, relevant du ministère mexicain de l'Intérieur, a publié samedi soir les chiffres des homicides pour décembre, qui se sont élevés à 2.219. 

Regain en 2006. La violence liée au trafic de drogues a fait plus de 200.000 morts depuis décembre 2006, date à laquelle les autorités fédérales mexicaines ont lancé une opération militaire controversée contre le trafic de drogues et qui, selon ses détracteurs, n'a fait que contribuer à la multiplication des attaques et des assassinats. Ces meurtres se sont produits dans les Etats liés à la présence de cartels de drogues, comme celui de Guerrero dans le sud ou celui de Veracruz à l'est, relèvent les experts.

De nouveaux États affectés. En 2017, les Etats qui étaient étrangers à la violence il y a encore peu, comme la Basse Californie, Colima (nord-est), le Guanajuato (centre), ont commencé à être affectés par des attaques de type criminel, toujours selon les statistiques officielles. Le nombre des homicides avait reculé sous les 20.000 entre 2013 et 2015, mais rebondi à 20.545 en 2016.

Diversification. Les spécialistes attribuent cette recrudescence à l'apparition de nombreuses cellules criminelles autonomes après la capture de responsables de cartels de la drogue. Ces experts signalent également une diversification des activités des bandes criminelles qui procèdent aussi au trafic d'essence volée, extorquent des commerçants ou s'activent dans le trafic d'êtres humains.

Une loi contestée. Dans ce contexte, le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), au pouvoir au Mexique, a fait adopter en décembre au Congrès une loi vivement contestée sur la sécurité. Selon ses opposants, elle risque de conduire à la militarisation du pays quand, mettent-ils en garde, la stratégie militaire de la lutte contre la drogue n'aura pas apporté les résultats escomptés. Une requête a été déposée devant la Cour suprême, notamment par des parlementaires de l'opposition, pour dénoncer cette loi comme inconstitutionnelle.