Megaupload : l'avenir des fichiers en débat

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Des négociations doivent débuter jeudi pour décider de la suppression ou non des fichiers.

Que vont devenir les millions de fichiers de Megaupload ? Des négociations doivent débuter jeudi, aux États-Unis, entre l'hébergeur Carpathia Hosting, des ayants droit et la justice américaine. En jeu : la survie, ou non, des données qu'avaient hébergé les utilisateurs internautes.

Retour sur les faits : n'étant plus payé par Megaupload depuis la fermeture du site le 19 janvier dernier, l'hébergeur Carpathia Hosting a demandé récemment à la justice américaine de pouvoir supprimer tous les fichiers qu'il stocke encore. L'hébergeur garde en effet des millions de données, comme des films, des séries, des titres de musique, des documents ou encore des photos. Un service coûteux pour Carpathia Hosting.

L'hébergeur pressé de supprimer les fichiers

L'hébergeur souhaite donc supprimer les millions de fichiers du site de partage pour louer de l'espace libre à d'autres sites.Ce qui n'est pas du goût des internautes, professionnels ou particuliers, qui possèdent des données stockées.

L'important syndicat des producteurs de cinéma américain, La Motion Picture Association of America, souhaite par exemple tout l'inverse. La MPAA estime qu'il faut absolument conserver ces données qui constituent des preuves contre Megaupload. De nombreux clients du site de partage de fichiers sont en effet soupçonnés de stocker des fichiers illégaux, comme des films. Si les fichiers sont supprimés, la Motion Picture Association of America souhaite que des preuves partent en fumée.

Le procès annulé ?

Paradoxalement, Megaupload plaide également de son côté pour le maintien de ces fichiers. La défense souhaite en effet faire valoir que Megaupload ne se résume pas à un site de téléchargement et de partage de fichiers illégaux mais qu'il permet aussi de stocker des documents légaux. Les avocats comptent en effet mettre en avant la jurisprudence des premiers magnétoscopes Betamax. Une jurisprudence de la Cour suprême qui indique qu'une technologie ne peut être interdite si elle a des "utilisations légales substantielles", et ce, même si elle peut également être utilisée pour violer la loi, rapporte Le Monde.

Toutefois, les internautes pourraient ne jamais avoir le fin mot de l'histoire. Le procès contre Kim Dotcom, le fondateur de Megaupload, ne pourrait en effet jamais avoir lieu. L'accusé n'aurait jamais reçu une inculpation en bonne et due forme, indique ZDNet. Et ce vice de procédure pourrait annuler toute la procédure judiciaire engagée contre le fondateur du site de téléchargement.