Mali : nouvelle explosion à Gao

Sacs de sable empilés autour des postes de contrôle, arbres rasés pour améliorer la visibilité, mitrailleuses lourdes en batterie... Gao est en état de siège depuis l'attentat suicide.
Sacs de sable empilés autour des postes de contrôle, arbres rasés pour améliorer la visibilité, mitrailleuses lourdes en batterie... Gao est en état de siège depuis l'attentat suicide.
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avec AFP , modifié à
Une cinquantaine de journalistes ont été évacués du centre. Le Mujao a revendiqué l'attaque.

#AFP 9h26 : L'armée française a bombardé dans la nuit de dimanche à lundi le commissariat de la ville de Gao, dans le nord-est du Mali, où se trouvaient des islamistes armés qui avaient affronté des soldats de l'armée malienne. Plusieurs témoins ont dit avoir vu "un hélicoptère" de l'armée française bombarder le batiment, totalement détruit, a constaté un journaliste de l'Agence France Presse qui a également vu des débris de corps aux alentours. Un témoin a affirmé de son côté qu'un des islamistes qui se trouvait à l'intérieur du commissariat s'était également fait exploser.

L'INFO. Des combats opposant soldats maliens et islamistes ont éclaté dimanche après-midi dans le centre de Gao, la plus grande ville du Nord du Mali, récemment reprise par les militaires français et maliens aux islamistes. Les échanges de tirs entre soldats et islamistes ont éclaté dans le centre de la ville, près du commissariat central, qui était le siège de la police islamique quand les jihadistes occupaient Gao. "Tout n'est pas totalement sécurisé à Gao", a reconnu dimanche soir le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, interrogé sur i-Télé. L'armée française a procédé dans la soirée à l'évacuation d'une cinquantaine de journalistes du centre-ville.

Des Français dans les combats ? "Des islamistes se sont retranchés dans le commissariat. Quand des soldats maliens sont arrivés, ils leur ont tiré dessus. Des renforts maliens sont arrivés, ils sont été pris à partie par des islamistes dissimulés dans les bâtiments alentours", a expliqué à l'AFP en fin d'après-midi un témoin qui a assisté au déclenchement de l'attaque. "Après des échanges de tirs nourris, l'armée française est intervenue", a-t-il ajouté, affirmant avoir vu un cadavre, "probablement un civil tué par une balle perdue". Un peu plus tôt, un journaliste de la BBC affirmait également sur Twitter que l'artillerie française bombardait les combattants islamistes en renfort de l'armée malienne.

mali, membres du Mujao

© REUTERS

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Une attaque du Mujao. "Des éléments du Mujao se sont infiltrés en ville et nous sommes en train de les déloger", a précisé une source malienne de sécurité, en référence au Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), l'un des groupes armés qui occupait depuis des mois le nord du Mali, y multipliant les exactions. Le groupe islamiste a revendiqué l'attaque un peu plus tard dans la soirée. "Les fidèles de Dieu ont attaqué avec succès, aujourd'hui, l'armée malienne, qui a laissé venir les ennemis de l'islam à Gao. Les moujahidines sont dans la ville de Gao et y resteront", a déclaré Abou Walid Sahraoui, porte-parole du Mujao, dans un communiqué.

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Deux attentats en deux jours. Ces affrontements surviennent après un attentat suicide visant dans la nuit de samedi à dimanche un poste de contrôle à l'entrée nord de Gao, le deuxième en deux jours. Trois mines antipersonnel ont aussi été découvertes dans la zone. Plus grande ville du nord du Mali, Gao a été reprise le 26 janvier par les soldats français et maliens aux islamistes. Mais depuis vendredi, date du premier attentat suicide, la ville semblait en état de siège. Sacs de sable empilés autour des postes de contrôle, arbres rasés pour améliorer la visibilité, mitrailleuses lourdes en batterie, renforcement des patrouilles des soldats nigériens : les mesures de sécurité se sont multipliées, et traduisent l'inquiétude des militaires.