Macron remercie Sissi de son soutien après la "campagne de haine" anti-française dans le monde musulman

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a été reçu à l'Elysée lundi.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a été reçu à l'Elysée lundi. © Michel Euler / POOL / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
À l'occasion de la visite du présidant égyptien Abdel Fattah al-Sissi à Paris, Emmanuel Macron a salué son attitude face aux appels au boycott dont la France a été la cible dans le monde musulman, en raison des propos tenus par le locataire de l'Elysée pour défendre la liberté de caricaturer.

Le président français Emmanuel Macron a remercié le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, "président d'un très grand pays arabe et musulman" de sa visite à Paris, après une "campagne de haine" anti-française dans le monde musulman. France et Egypte sont "unies" pour construire un "espace de civilisation" dans lequel "il n'y a pas de place pour les condamnations à mort et les discours de haine quand s'exprime simplement les libertés", a affirmé Emmanuel Macron.

La France a récemment fait l'objet d'appels au boycott et de manifestations dans le monde musulman après qu'Emmanuel Macron eut défendu la liberté de caricaturer suite à l'assassinat en octobre d'un enseignant français pour avoir montré des caricatures de Mahomet dans un cours sur la liberté d'expression.

"Rien ne peut être au-dessus de l'homme et du respect de la dignité"

Rebondissant sur une question d'un journaliste égyptien, les deux chefs d'Etat se sont ensuite lancés dans des explications détaillées, Emmanuel Macron défendant les libertés dont le droit de critiquer une religion, tandis que le président al-Sissi a souligné le caractère "sacré" de la religion qui a, selon lui, "la suprématie sur les valeurs humaines". Le président égyptien a rappelé que l'Egypte a condamné l'assassinat du professeur Samuel Paty par un réfugié russe tchétchène radicalisé, comme Le Caire "condamne n'importe quel attentat terroriste". 

Il a reconnu que "les hommes ont le droit d'avoir la religion qu'ils veulent et de refuser ce qu'ils veulent". Mais il s'est dit inquiet du risque, en "rendant égales les valeurs humaines que nous acceptons et respectons et les valeurs de la religion", de "blesser des millions de personnes". Emmanuel Macron lui a alors répondu en rappelant qu'en France, "nous considérons que rien ne peut être au-dessus de l'homme et du respect de la dignité de la personne humaine", soulignant que "c'est l'apport de la philosophie des Lumières".