Brésil : l'ex-président Lula accepte son arrestation

Lula est apparu devant ses militants, samedi.
Lula est apparu devant ses militants, samedi. © AFP
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avec AFP , modifié à
L'ex-président brésilien a annoncé samedi qu'il allait purger sa peine de plus de 12 ans de prison pour corruption, tout en clamant de nouveau son innocence.

L'ex-président brésilien Lula a annoncé samedi qu'il allait purger sa peine de plus de 12 ans de prison pour corruption, devant des milliers de sympathisants, tout en clamant de nouveau son innocence.
"Je vais me conformer au mandat de dépôt", a déclaré Luiz Inacio Lula da Silva, objet d'un mandat de dépôt et qui était le favori de la prochaine présidentielle.

Quelques instants auparavant Lula avait déclaré samedi qu'il allait se rendre à la justice. Il avait son innocence samedi dans son premier discours depuis qu'un mandat de dépôt a été émis contre lui, et a accusé le juge anticorruption Sergio Moro qui a ordonné son arrestation d'"avoir menti". Grand favori de la présidentielle en octobre, Luiz Inacio Lula da Silva a dit, devant des milliers de sympathisants galvanisés, être "un citoyen outré" après avoir été accusé d'avoir reçu un triplex d'une entreprise de BTP, qui lui vaut une condamnation à 12 ans et un mois de prison. Il ne s'était pas rendu vendredi à la police fédérale de Curitiba, comme le lui avait demandé la justice, préférant négocier les conditions de son arrestation avec les autorités.

Une messe en mémoire à son épouse. Plus tôt dans la journée, l'ex-président brésilien a participé samedi à une messe en plein air à la mémoire de son épouse décédée l'an dernier, après avoir passé deux jours retranché avec des milliers de partisans au siège du syndicat des métallurgistes à Curitiba (sud). Lula est apparu en chemisette marine et jean sur la plateforme d'un camion près du prêtre qui devait célébrer l'office catholique, devant des milliers de sympathisants massés à l'extérieur du syndicat des métallurgistes de Sao Bernardo do Campo, dans la ceinture industrielle de Sao Paulo.

Le poing levé devant ses partisans. Le poing levé, toujours apparemment combatif mais aussi visiblement très ému parfois à la mention du nom de sa femme, Lula était accompagné de son ex-dauphine, la présidente Dilma Rousseff, destituée brutalement en 2016 pour maquillage des comptes publics. Une foule de sympathisants de gauche criait "Lula, guerrier du peuple brésilien" et "Lula libre!".

Une compagne de militantisme. L'épouse de Lula, Marisa Leticia, décédée en février 2017, aurait eu 68 ans ce samedi. Elle a été mise en cause pour l'octroi du triplex en bord de mer de la part d'une entreprise du BTP qui a valu à Lula sa lourde condamnation. Cet appartement aurait été donné en échange de faveurs dans l'obtention de marchés publics. Lula, qui a toujours nié farouchement sa culpabilité, avait souhaité à la mort de sa compagne de toute une vie de militantisme et mère de ses trois enfants que "les criminels qui ont accusé Marisa à la légère aient un jour l'humilité de demander pardon".