Les républicains de l'Alabama rejettent le candidat de Trump

Luther Strange
Le sénateur sortant Luther Strange n'a pas convaincu les républicains de l'Alabama. © AFP
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avec AFP , modifié à
Alors que le dirigeant avait mis tout son poids derrière le sénateur sortant Luther Strange, les républicains locaux lui ont préféré le magistrat ultra-conservateur controversé Roy Moore.

Le président américain Donald Trump a reçu un camouflet mardi des électeurs républicains de l'Alabama, qui ont boudé son candidat lors d'une élection primaire sénatoriale aux conséquences nationales. Alors que le dirigeant avait mis tout son poids derrière le sénateur sortant Luther Strange, soutenu par les caciques du parti, les républicains lui ont préféré le magistrat ultra-conservateur controversé Roy Moore, selon les estimations des médias américains. Sur la moitié des bureaux de vote, il obtenait environ 57% des voix.

Trump a parié sur un "loser". Paradoxe de ce scrutin, des figures du "trumpisme" soutenaient le juge Moore, à commencer par Steve Bannon, ex-conseiller du président évincé en août de la Maison Blanche, et qui s'est donné comme mission de sauver le trumpisme originel d'un dévoiement par les républicains traditionnels. Le milliardaire, qui se targuait jusqu'à présent d'avoir fait remporter plusieurs élections législatives partielles, se retrouve dans la position redoutée d'avoir parié sur un "loser".

La menace Steve Bannon. Le scrutin illustre aussi la menace posée par une frange du monde conservateur, en guerre ouverte avec l'establishment du parti républicain. Steve Bannon, en particulier, a déclaré comme ennemi le chef de la majorité sénatoriale, Mitch McConnell, sans qui le programme de Donald Trump n'a aucune chance de progresser. Les "ultras" comme Steve Bannon lui reprochent sa proximité avec les lobbys et les "élites" politico-économiques, et plus généralement de vouloir modérer les idées du locataire de la Maison Blanche.

"J'ai peut-être fait une erreur". Anticipant peut-être ce revers, Donald Trump s'était demandé à haute voix s'il avait fait le bon choix. "J'ai peut-être fait une erreur, pour être honnête", a-t-il déclaré vendredi dernier, alors qu'il était venu exprès de Washington pour un meeting de soutien. "Si Luther ne gagne pas (...) ils vont dire que le président des Etats-Unis n'a pas été capable de faire gagner son candidat. C'est terrible pour Trump, très gênant", a-t-il dit, imaginant les commentaires désobligeants qu'on lui adresserait. Mais il avait ajouté: "Si son adversaire gagne, je ferai campagne pour lui comme jamais".