Les prostituées passent à la caisse

Le ticket s'élèvera à six euros par nuit pour chaque prostituée
Le ticket s'élèvera à six euros par nuit pour chaque prostituée © MAXPPP
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avec Hélène Kohl , modifié à
A Bonn, en Allemagne, un horodateur a été installé pour faire payer l'usage des trottoirs.

C'est le ticket d'entrée de la prostitution. La ville de Bonn a décidé de recycler un vieil horodateur pour faire payer l'usage de ses trottoirs. Désormais, les 200 prostituées de la ville devront s'acquitter de six euros pour pouvoir exercer de 20h15 à 6 heures.

Un tarif unique quel que soit le nombre de clients ou d'heures passées sur le trottoir. Pas de quoi réjouir ces dames car pour celles exerçant toutes les nuits, la facture devrait avoisiner les 2.200 euros par an.

"Des inspecteurs contrôleront le respect de cette mesure, pas toutes les nuits mais fréquemment", a précisé un porte-parole de l'ancienne capitale fédérale.

Une question de justice sociale

Les contrevenantes s'exposeront à de lourdes amendes. Le premier avertissement sera sans frais, puis interviendra une amende qui pourra se transformer en interdiction d'activité.

Au total Bonn, l'une des villes les plus endettées d'Allemagne, espère empocher 300.000 euros par an. Les autorités locales se défendent cependant de créer un nouvel impôt. La municipalité évoque simplement une mesure de justice fiscale car selon elle les prostituées des maisons closes sont imposées à la source sur leurs revenus.

Un argument balayé par le grand syndicat des services, Der.di. Depuis dix ans, les prostituées exercent sous le statut de travailleuses indépendantes et payent donc déjà à ce titre des impôts.