Les infirmières bulgares emprisonnées par Kadhafi réclament un dédommagement

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avec AFP
Les infirmières bulgares qui avaient été ramenées en Bulgarie en juillet 2007 à bord de l'avion présidentiel français après une campagne de la France et d'autres pays européens, déclarent toutes "avoir retrouvé leur équilibre"

Les infirmières bulgares qui ont passé plus de huit ans en prison libyenne sous le régime de Mouammar Kadhafi avant d'être libérées en 2007, se félicitaient samedi des révélations à Paris confirmant leur innocence. "Cette nouvelle me fait pousser des ailes ! La vérité triomphe, près de 10 après notre libération par Cécilia", l'ex-épouse de l'ex-président français Nicolas Sarkozy, se réjouissait Valia Tcherveniachka, l'une des cinq infirmières bulgares qui, avec un médecin palestinien, étaient accusées en Libye d'avoir inoculé le virus du sida à 232 enfants à l'hôpital de Benghazi (est).

"C'est inimaginable, absurde comme dans un film d'horreurs !" Selon un témoignage rapporté par le site français Mediapart, ce sont les chefs libyens du renseignement militaire et des services spéciaux qui auraient injecté le virus du sida à des enfants libyens. Ce témoignage figurait dans un carnet aux mains de la justice française, ayant appartenu à Choukri Ghanem, chef du gouvernement de Kadhafi de 2003 à 2006. L'affaire aurait pu constituer une vengeance envers Benghazi, ville rebelle au régime de Khadafi. "C'est inimaginable, absurde comme dans un film d'horreurs !" s'est exclamée une autre infirmière, Valentina Siropoulo, interrogée au téléphone. "Voyez-vous aux mains de quels monstres nous avons passé huit ans et demi. C'est un miracle que nous ayons pu nous en sortir".

"L'État libyen a des avoirs l'étranger dont nous pouvons être dédommagées". Plus sobres, les infirmières Kristiana Valtcheva et Snejana Dimitrova, ont estimé que ces révélations pourraient les aider à obtenir des dédommagements pour le compte de la Libye. "Il faut que la culpabilité des responsables libyens soit prouvée. L'État libyen a des avoirs l'étranger dont nous pouvons être dédommagées", déclarait Valtcheva. Snejana Dimitrova a évoqué une enquête ouverte en Bulgarie il y a cinq ans quand Mouammar Kadhafi était encore au pouvoir, laquelle n'a jamais abouti. Or "la justice bulgare doit s'être prononcée pour que nous puissions nous adresser à la Cour européenne aux droits de l'Homme" à Strasbourg, a-t-elle expliqué.