Le viol, une arme de guerre en Libye

Mouammar Kadhafi aurait lui-même autorisé le viol des femmes
Mouammar Kadhafi aurait lui-même autorisé le viol des femmes © MaxPPP
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avec AFP , modifié à
Mouammar Kadhafi aurait autorisé les agressions sexuelles sur les opposants au régime.

Le viol comme arme de guerre. Mouammar Kadhafi pourrait être poursuivi par la Cour pénale Internationale pour avoir encouragé le viol d’opposants en Libye.

"Maintenant, nous recevons des informations indiquant que Kadhafi a lui-même décidé (d'autoriser les viols) et cela est nouveau", a affirmé le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo lors d'une conférence de presse au siège de l'Onu. "Cela n'avait jamais fait partie de ses techniques de contrôle de la population. Le viol est un aspect nouveau de la répression", a-t-il ajouté.

En mars dernier, une jeune femme avait ému le monde entier en mars dernier, en prenant à témoin les médias pour dénoncer son viol par les troupes pro-Kadhafi. Aujourd'hui, Iman Al-Obeidi est dans un centre de réfugiés en Roumanie.

Des troupes alimentées en viagra

Ces accusations ne sont pas nouvelles. En avril déjà, l'ambassadrice américaine aux Nations unies, Susan Rice, avait affirmé que les hommes de Kadhafi étaient alimentés en Viagra, traitement indiqué contre l'impuissance sexuelle.

Luis Moreno-Ocampo a précisé que ses enquêteurs avaient trouvé "quelques éléments" confirmant l'achat de "médicaments du type du Viagra". Il y a, a-t-il dit, des preuves que la Libye achetait des "containers entiers" de ces médicaments "pour augmenter la possibilité de violer des femmes".

Des centaines de victimes

Impossible cependant de connaître l’ampleur du phénomène. Selon les informations du procureur, il y aurait plusieurs centaines de victimes dans certaines régions.

Luis Moreno-Ocampo a requis en mai un mandat d'arrêt contre Mouammar Kadhafi pour crimes contre l'humanité, ainsi que contre son fils Saïf al Islam et le chef des renseignements libyens, Abdoullah al Senoussi.

Des accusations niées en bloc par le chef de la délégation libyenne devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. "Mon pays est engagé à respecter les libertés fondamentales malgré les tensions et la situation en Libye", a déclaré Mustafa Shaban, chef de la section Ecosoc (Conseil économique et social de l'ONU) auprès du ministère des Affaires étrangères libyen.

"Nous nions toute utilisation répandue de la violence et tout irrespect des droits de l'homme", a-t-il conclu.