Au Mexique, les pièces archéologiques sont considérées comme patrimoine de la nation. 1:02
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Laurence Cuvillier avec AFP, édité par Antoine Terrel , modifié à
La vente aux enchères d'une quarantaine de pièces préhispaniques est prévue par Christie's, le 9 février à Paris. Mais le Mexique réclame la restitution de 33 d'entre elles. Car dans le pays, les pièces archéologiques sont considérées comme patrimoine de la nation et ne peuvent être vendues. 

C'est un conflit légal qui s'annonce épineux. Au Mexique, les autorités ont demandé l'annulation d'une vente aux enchères d'une trentaine d'objets préhispaniques prévue par Christie's le 9 février à Paris, et réclame leur restitution. Le parquet mexicain a été saisi pour poursuivre en justice la commercialisation de ces pièces. 

La presse s'inquiète elle aussi de cette vente. "Du pillage archéologique", titre ainsi Infobae, alors qu'Arestegui noticias relaie le cri d'alarme de Diego Prieto, directeur de l'Institut national d'archéologie et d'histoire (INAH). Des 40 pièces qui seront mises en vente, dit-il, 33 sont mexicaines, issues des cultures maya, toltèque, mixtèque et aztèque. Et il n'y a pas d'informations précises sur les circonstances dans lesquelles elles se sont retrouvées en France. En interview pour Milenio, l'anthropologue affirme que tout sera mis en œuvre pour faire annuler la vente. L'INAH a ainsi saisi le parquet mexicain pour poursuivre en justice leur commercialisation. 

Des contrefaçons parmi les pièces ?

Au Mexique, les pièces archéologiques sont considérées comme patrimoine de la nation et à ce titre ne peuvent être vendues. Mais la législation française est bien plus permissive sur ce point. Depuis quelques années, le Mexique a entrepris de récupérer le patrimoine historique trouvé dans des collections privées du monde entier, mais a rencontré des difficultés pour récupérer les pièces en France. En 2019, il avait demandé en vain l'annulation d'une vente aux enchères d'art précolombien organisée par la maison française Millon.

Alors que la vente approche, certains médias se consolent, avec une pointe de cynisme, en relayant l'avis d'archéologues qui affirment que huit de ces pièces seraient des contrefaçons.