La patron du New York Times a affirmé dimanche avoir prévenu le président Donald Trump, qu'il a rencontré il y a une dizaine de jours à la Maison-Blanche, que son discours contre les médias était "dangereux et nuisible".
"J'ai dit au président directement que je pensais que son discours n'était pas seulement facteur de division mais était de plus en plus dangereux", a indiqué A.G. Sulzberger dans un communiqué, confirmant cette rencontre tenue le 20 juillet à la demande de la Maison-Blanche. Donald Trump avait tweeté sur cet entretien plus tôt dimanche. "Je l'ai imploré de revenir sur ses vastes attaques contre le journalisme, que je pense être dangereuses et nuisibles pour notre pays", a ajouté A.G. Sulzberger.
Statement of A.G. Sulzberger, Publisher, The New York Times, in response to President Trump’s tweet about their meeting https://t.co/N6soZfxQZ7pic.twitter.com/W9mFxCF0tp
— NYTimes Communications (@NYTimesPR) 29 juillet 2018
Les "Fake News" au cœur des discussions, selon Trump. Le président américain a pour sa part a indiqué avoir discuté de ce qu'il appelle les "Fake News" avec A.G. Sulzberger, dont le quotidien est régulièrement pris pour cible par les critiques de Trump. "Ai eu une très bonne et intéressante rencontre à la Maison-Blanche avec A.G. Sulzberger, directeur du New York Times", a tweeté le président, sans préciser la date ni les circonstances de cette rencontre. "Avons passé beaucoup de temps à parler des vastes quantités de Fake News qui sont publiées par les médias et comment ces Fake News se sont métamorphosées en une phrase, 'Ennemi du peuple'. Triste !", a-t-il ajouté.
Had a very good and interesting meeting at the White House with A.G. Sulzberger, Publisher of the New York Times. Spent much time talking about the vast amounts of Fake News being put out by the media & how that Fake News has morphed into phrase, “Enemy of the People.” Sad!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 29 juillet 2018
Des médias attaqués sans relâche par le président américain. Le New York Times (NYT) n'a pas réagi dans l'immédiat. Les médias généralistes dans leur ensemble, qu'il appelle régulièrement "Fake News Media" (les médias des fausses informations) lorsqu'ils ne lui sont pas favorables, sont attaqués sans relâche par le président américain, y compris le New York Times.
Selon un relevé effectué par le quotidien new-yorkais des critiques du président sur Twitter envers près de 500 personnes et entités, le milliardaire républicain a traité le NYT de "défaillant et corrompu", de "quasi-lobbyiste" et de "partial" ou encore de "vraiment l'un des pires journaux" ayant "la plus imprécise couverture". D'après la longue liste dressée sur le site du journal, l'ancien magnat de l'immobilier a aussi dénoncé des "sources inexistantes" ou "bidons", un personnel "incompétent" qui "écrit sciemment des mensonges".
Arthur Gregg (AG) Sulzberger, 37 ans, avait succédé au début de l'année 2018 à son père Arthur Ochs Sulzberger comme directeur de la publication du New York Times. Sa famille contrôle le journal depuis plus de 120 ans. Parmi les autres médias régulièrement critiqués par Donald Trump figurent notamment la chaîne de télévision CNN ou le Washington Post, propriété du patron d'Amazon Jeff Bezos.