Le créateur du crowdfunding pour la Grèce s'explique

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Thom Feeney a monté une campagne de crowdfunding pour sauver la Grèce © AFP/NIKLAS HALLE'N
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Tout est parti d'une blague, raconte le jeune Londonien qui a lancé l'appel aux dons pour rembourser la dette de la Grèce au FMI.

Ça aurait pu être une idée bête comme il vous en passe des dizaines par la tête tous les jours. "Vous voyez, le genre de moment où vous avez une petite idée, vous en rigolez et vous continuez votre journée ? Ca m'arrive souvent", écrit Thom Feeney dans une tribune publiée mercredi dans le journal britannique The Guardian. "Mais dimanche soir, je ne l'ai pas abandonnée et je l'ai mise en application." Le jeune Londonien a lancé une campagne de crowdfunding pour rembourser les 1,6 milliards d'euros que doit la Grèce au FMI.

Mercredi à 19h, le pot commun avait dépassé le million d'euros de donation. "Quand je l'ai commencée, je pensais que la campagne était quasiment impossible. Je suis passé à 'presque improbable'".

Ras-le-bol des politiciens. C'est en apprenant que chaque Européen devrait donner près de 3 euros pour payer la dette de la Grèce au FMI que Thom Feeney envisage la possibilité. "Les Européens pourraient-ils se bouger pour régler le problème", se demande-t-il. Car au-delà de la blague, Thom Feeney tire son idée d'un ras-le-bol. "J'en avais marre de l'agitation de nos politiciens", écrit-il. "Chaque fois qu'une solution pour aider la Grèce est décalée, les politiciens saisissent la chance pour se donner des grands airs et afficher leur pouvoir", estime le Britannique, qui déplore que "pendant ce temps, les vrais effets pèsent sur les Grecs". D'ailleurs, les principaux concernés semblent heureux de l'initiative : "Beaucoup de Grecs m'ont contacté pour me dire qu'ils étaient enchantés de savoir que de vrais gens s'inquiètent d'eux".

De l'ouzo pour stimuler l'économie. Thom Feeney voit même plus loin que le simple remboursement de la dette. Si la campagne réussit, chaque donateur peut recevoir un petit cadeau : une carte postale du Premier ministre Alexis Tsipras pour les dons à partir de 3 euros jusqu'à une semaine de vacances à Athènes pour les donateurs les plus généreux. "Cela stimulerait l'économie grecque : acheter des produits grecs et employer des Grecs pour se procurer et envoyer les cadeaux", imagine le jeune homme, qui a également prévu une bouteille d'ouzo et de vin grec dans la liste des cadeaux. Il se plaît à envisager des centaines de Grecs "enveloppant des bouteilles et envoyant des cartes postales d'Alexis Tsipras". "Imaginez la fête !"