Le changement climatique a doublé les superficies brûlées dans l'ouest des États-Unis

incendie, Californie, septembre 2016 crédit : Josh Edelson / AFP - 1280
La zone propice aux incendies de forêts aurait doublé en trente ans aux États-Unis © Josh Edelson / AFP
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avec AFP , modifié à
Le réchauffement climatique aurait doublé la superficie des zones susceptibles de s'enflammer dans l'ouest américain. 

Le changement climatique rend la planète plus chaude et aride, et a doublé la superficie décimée par les feux de forêts dans l'ouest américain depuis trente ans, d'après une étude publiée lundi.

Les régions touchées par les incendies sont plus étendues. Des chercheurs ont constaté que depuis 1984, la sécheresse et les températures à la hausse ont étendu les régions touchées par les feux de forêts de 41.500 km2, soit trente fois la superficie de Los Angeles. Cela a donc "à peu près doublé la zone des feux de forêt dans l'ouest américain par rapport à ce qui était attendu des variations normales de climat sur la période 1984-2015", précise l'étude publiée lundi dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS).

Des incendies plus nombreux "quels que soient nos efforts". Plus d'incendies dévastateurs "encore plus gros" sont à prévoir dans les années à venir "quels que soient nos efforts pour les éviter", avertit l'un des auteurs, Park Williams, un bio-climatologue de l'université de Columbia. Les feux de forêt sont en hausse depuis les années 1980. Cette année, jusqu'en octobre, environ 1,2 million d'hectares sont partis en fumée dans l'ouest des Etats-Unis. C'est moins que l'an dernier mais les experts font valoir que les deux mois à venir pourraient s'avérer particulièrement dangereux.

L'an dernier, 4,1 millions d'hectares avaient été avalés par les flammes à travers le pays, le chiffre le plus élevé depuis que le Centre national inter-agence sur les incendies a commencé à compiler des statistiques sur les feux de forêt en 1983. 

Des coûts de plus en plus élevés. Les coûts fédéraux de la lutte contre ces incendies sont également montés en flèche : en 2015, ils ont également atteint un record à 2,1 milliards de dollars. "Beaucoup de gens parlent de changement climatique et de feux, en particulier l'an dernier les responsables des pompiers et le gouverneur de Californie ont commencé à parler de 'nouvelle norme'", remarque le principal auteur de l'étude John Abatzoglou, professeur de géographie à l'université de l'Idaho, dans le nord du pays. "Nous avons voulu chiffrer cela", ajoute-t-il.

Des estimations sans doute en deçà de la réalité. Les chercheurs n'ont pas pris en compte certains facteurs dans leur méthodologie, y compris l'impact de millions d'arbres morts après avoir été infestés par des insectes, le changement de l'humidité des sols dû à une fonte des neiges prématurée, ou le potentiel de plus d'orages avec foudre : des phénomènes liés à un monde plus chaud et susceptibles également de causer des incendies. Ils soulignent par conséquent que leurs estimations pourraient sous-estimer la réalité.