Le cessez-le-feu en Ukraine "ne se présente pas très bien"

Le cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine ne se présentait "pas très bien", selon le secrétaire général de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)
Le cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine ne se présentait "pas très bien", selon le secrétaire général de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) © YURIY DYACHYSHYN / AFP
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avec Reuters , modifié à
La nouvelle trêve instaurée dans l'est de l'Ukraine reste fragile. L'utilisation d'armes légères et plus lourdes a été observée, en violation du cessez-le-feu.

Le secrétaire général de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) Lamberto Zannier a déclaré mardi que le cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine ne se présentait "pas très bien", ajoutant que la confirmation du retrait "synchronisé" de l'artillerie lourde n'interviendrait pas avant mercredi au plus tôt.

Des armes lourdes toujours utilisées. "Il semblerait que les activités se poursuivent. Je n'ai pas de confirmation de dernière minute, mais cela ne se présente pas très bien", a-t-il dit au siège des Nations Unies à New York, juste après une intervention devant le Conseil de sécurité de l'Onu. "Ce que nous observons dans différentes zones, c'est la poursuite d'une "activité cinétique", comme nous l'appelons, avec surtout l'utilisation d'armes légères mais, dans certains cas, également d'explosifs, ce qui veut dire qu'ils utilisent également des mortiers et d'autres armes plus lourdes, en violation du cessez-le-feu."

Une situation confuse. Lundi, l'armée ukrainienne et les rebelles séparatistes prorusses semblaient respecter ce nouveau cessez-le-feu annoncé dimanche par Moscou alors que les parrains du processus de paix ont lancé un appel au retrait des armes lourdes de la ligne de front. Lamberto Zannier a toutefois dit que la situation restait "confuse" et que le potentiel était là pour un redémarrage pour une nouvelle phase de combat intense. Les combats et les bombardements dans la région d'Avdiyivka ces dernières semaines ont été les plus violents depuis deux ans, mettant un peu plus à mal les accords de paix signés à Minsk, qui sont en grande partie restés lettre morte.

Une normalisation loin d'aboutir. Le secrétaire général de l'OSCE a déclaré que le ministre des Affaires étrangères ukrainien Pavlo Klimkin lui avait confirmé que des ordres avaient été données pour fournir à l'OSCE des informations relatives au retrait des armes lourdes. "Nous vérifions cela en ce moment", ajoutant que la confirmation sera donnée mercredi au plus tôt. "Je n'ai pas d'informations ou de preuves transmises du côté séparatiste." Les deux camps paraissent plus éloignés que jamais d'une normalisation après l'ordre donné samedi par le président russe Vladimir Poutine de reconnaître "temporairement" les passeports émis par l'administration séparatiste de l'autoproclamée république populaire de Donetsk. Cette décision a été critiquée lundi par Berlin et Paris, qui ont dénoncé une violation de l'esprit des accords de Minsk, censés permettre une réunification de l'Ukraine en contrepartie d'une autonomie accrue accordée à l'Est russophone.