James Robertson, l'ouvrier qui a ému l'Amérique

© Capture d'écran du Detroit Free Press
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Géraldine Woessner, correspondante d'Europe 1 aux Etats-Unis, avec C.Rainfroy et AFP , modifié à
A Detroit, James Robertson doit marcher 33 kilomètres par jour aller-retour pour se rendre au travail. Son histoire a ému le pays : plus de 280.000 dollars ont été collectés pour lui venir en aide.

Cinq jours par semaine, James Robertson doit parcourir 33 kilomètres aller-retour pour se rendre au travail. Cet Américain de Detroit, ville de l'automobile un temps en faillite, n'a pourtant rien d'un athlète. Il effectue ce trajet depuis 2006, lorsque sa vieille Honda l'a lâché.

Il part à 8 et arrive à 14h. James Robertson habite en ville, mais travaille en banlieue, où les prix sont trop chers pour qu'il puisse se loger. Et son salaire - de 10,55$ par heure, supérieur au salaire minimum de 8,15$ en vigueur dans le Michigan -, ne lui permet pas de s'acheter une voiture.

Alors James Robertson marche, qu'il soit malade, qu'il neige ou qu'il vente. Sur son trajet, il ne prend qu'un seul bus : le reste, non desservi, se fait à pied. Parti à 8h du matin, l'ouvrier n'arrive pas avant 14h. A la fin de sa journée, James Robertson marche à nouveau, et ne rentre pas chez lui avant 4 h du matin.

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280.000 dollars récoltés. "Je ne peux vraiment dormir que le weekend. Je ne peux pas me permettre de ne pas travailler et de ne rien faire", explique humblement cet homme de 56 ans, dont le Detroit Free Press a raconté en premier l'histoire. Le souhait de James Robertson ? Que la ville rétablisse le service de bus dans la zone qu'il traverse, où trois comtés ont décidé de couper ce service pour payer d'autres priorités : les pompiers ou encore l'éclairage public.

Son histoire a touché un étudiant, Evan Leedy. Après avoir lu son portrait dans le Detroit Free Press, ce dernier a lancé une campagne de financement participatif. Objectif : récolter 5.000 dollars pour qu'il s'achète une voiture. A la clé, un résultat inespéré : plus de 280.000 dollars ont été collectés depuis le 1er février. Une somme que James aimerait dépenser pour financer la création d'une ligne de bus désservant son quartier.