La Zanu-PF veut engager dès mardi la procédure de destitution de Mugabe

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avec AFP , modifié à
L'Assemblée nationale et le Sénat peuvent engager à la majorité simple, une procédure de révocation du président. 

Le parti au pouvoir au Zimbabwe veut engager dès mardi la procédure de destitution du président Robert Mugabe, qui a jusqu'ici ignoré les appels à la démission formulées par sa propre formation politique, a annoncé un député de la Zanu-PF.

"Nous voulons nous débarrasser de cet animal". "Nous espérons une session des deux chambres du Parlement demain (...) Nous espérons que la motion (lançant la procédure) passera demain" mardi, a indiqué devant la presse Paul Mangwana, un haut responsable de la Zanu-PF, avant une réunion d'urgence des députés et sénateurs du parti.

"Nous voulons nous débarrasser de cet animal appelé Mugabe, il doit partir", a renchéri auprès de l'AFP le député Vongai Mupereri, en assurant que le parti dispose des "voix suffisantes" pour le faire. La Zanu-PF avait retiré dimanche à son chef historique toutes fonctions dans le parti et avait menacé de le destituer s'il ne démissionnait pas avant lundi midi. L'ultimatum ayant expiré, le parti s'apprête à en tirer les conséquences.

Comment va se passer la destitution ? Selon la Constitution zimbabwéenne, l'Assemblée nationale et le Sénat peuvent engager à la majorité simple une procédure de révocation du président pour "faute grave", "manquement à la Constitution", "violation délibérée de la Constitution" ou "incapacité". Une commission d'enquête conjointe est alors formée pour formuler une résolution de destitution, qui doit ensuite être approuvée à la majorité des deux tiers. La Zanu-PF veut accuser Robert Mugabe "d'avoir autorisé sa femme à usurper des pouvoirs" et de "ne plus être en capacité physique d'assurer son rôle compte tenu de son grand âge", a précisé le député Mangwana.

Le plus vieux dirigeant en exercice au monde, 93 ans dont 37 à la tête du Zimbabwe, est accusé d'avoir favorisé sa femme Grace Mugabe dans la course pour sa succession, au détriment de l'ancien vice-président Emmerson Mnangagwa. Le limogeage de ce dernier il y a deux semaines a entraîné un coup de force de l'armée, qui a pris le contrôle du pays dans la nuit de mardi à mercredi.