La Corée du Nord autorise des reporters du Sud à couvrir la destruction d'un site nucléaire

Kim Jong Un avait expliqué que le site de Punggye-ri avait "rempli sa mission".
Kim Jong Un avait expliqué que le site de Punggye-ri avait "rempli sa mission". © KCNA VIA KNS / AFP
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avec AFP , modifié à
Pyongyang a annoncé le mois dernier qu'il allait détruire le site de Punggye-ri, en conviant des journalistes américains, russes, chinois et sud-coréens.

Pyongyang a donné à des journalistes sud-coréens un feu vert de dernière minute pour venir assister à la destruction de son site d'essais nucléaires, a annoncé mercredi le gouvernement sud-coréen. Le Nord avait annoncé le mois dernier qu'il allait détruire le site de Punggye-ri, dans le nord-est, en faisant exploser les tunnels d'accès, une annonce saluée par Washington et Séoul avant un sommet prévu avec les États-Unis. Ce démantèlement est censé intervenir entre mercredi et vendredi, dépendant de la météo, selon Pyongyang.

Feu vert de Pyongyang.  Une poignée de journalistes étrangers, y compris de Corée du Sud, avaient été invités à couvrir l'événement. Mardi, des reporters de Chine, de Russie et des États-Unis ont embarqué à l'aéroport international de Pékin à bord d'un vol à destination de Wonsan, en Corée du Nord, d'où ils devaient ensuite voyager en train et en bus pendant une vingtaine d'heures le long de la côte est jusqu'au site d'essais. Mais les journalistes sud-coréens n'étaient pas montés à bord, Séoul affirmant ne pas avoir reçu, ces derniers jours, la confirmation de la Corée du Nord de ce que ses reporters étaient autorisés à venir. Mercredi, le ministère sud-coréen de l'Unification a annoncé que Pyongyang avait désormais donné son feu vert.

Deux pays toujours en guerre. "Le gouvernement va prendre rapidement les mesures nécessaires pour les journalistes, comme leur donner l'autorisation de se rendre en Corée du Nord et leur fournir un mode de transport", a précisé le ministère. On ignore comment les journalistes sud-coréens rejoindront leurs confrères étrangers. Mardi, un porte-parole du ministère sud-coréen de l'Unification avait avancé que le Sud pourrait affréter un vol direct, ce qui est extrêmement rare entre deux pays qui, faute de traité de paix à l'issue du conflit de 1950-1953, sont encore techniquement en guerre.

Bombe à hydrogène. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un avait expliqué que le site de Punggye-ri avait "rempli sa mission" et que "le travail pour installer des ogives nucléaires sur des missiles balistiques" était "terminé". Punggye-ri a été le théâtre des six essais nucléaires menés par Pyongyang. Le dernier en date, le plus puissant à ce jour, a eu lieu en septembre et aurait été celui d'une bombe à hydrogène. Les spécialistes sont divisés sur le fait de savoir si le site sera vraiment rendu inutilisable. Par le passé, Pyongyang a fait machine arrière dès que le vent diplomatique avait tourné.