La banlieue de Stockholm s’embrase

Des émeutes ont éclaté dans la banlieue de Stockholm, pour la troisième nuit consécutive.
Des émeutes ont éclaté dans la banlieue de Stockholm, pour la troisième nuit consécutive. © REUTERS
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avec agences
Jeunes et forces de l’ordre se sont affrontés en Suède pour la troisième nuit consécutive.

L’info. Ces scènes de violence sont plutôt inhabituelles pour la Suède. Depuis dimanche soir, les incidents se multiplient entre jeunes et forces de l’ordre à Stockholm et dans sa banlieue. Dans la nuit de mardi à mercredi, une trentaine de voitures ont été incendiées lors de ces émeutes qui touchent surtout deux banlieues défavorisées de la capitale suédoise. Il s’agit des pires émeutes urbaines depuis des années dans ce pays longtemps considéré comme un "modèle".

Un homme tué dimanche soir. A l’origine de ces incidents, la mort d’un homme de 69 ans, abattu dimanche soir par la police alors qu’il brandissait une machette. Dans la foulée, des incidents ont éclaté dans le quartier de Husby, très défavorisé et où vit une importante population d’origine immigrée, avant de se propager à d’autres quartiers du nord-ouest et du sud de Stockholm. D’après des associations locales, les policiers auraient lancé des insultes racistes aux émeutiers, les traitant de "singes", de "rats" ou encore de "nègres".

Des images des émeutes :

"Ça va devenir comme la France". Huit personnes ont été arrêtées mardi soir, selon le site anglophone Thelocal.se. Les incidents ont éclaté à Husby, où une crèche et un centre culturel ont été incendiés, ainsi que dans le quartier de Skärholmen, où une école a été brûlée. Les fauteurs de trouble ont aussi jeté des pierres sur les pompiers et sur les policiers. Un commissariat a aussi été vandalisé dans un autre quartier, qui n’avait auparavant pas été touché par les émeutes. "C’est comme si les gens en profitait ailleurs car toute l’attention est concentrée sur le quartier de Husby", a confié un policier au journal de gauche Aftonbladet. Dans le quartier de Kista, au nord-ouest, un habitant a confié au même journal sa "peur que ça devienne pire. Ça va devenir comme la France".

Une voiture en feu dans le quartier de Husby :

Des actes de "hooliganisme". Le Premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt, a lancé un appel au calme  mardi, en demandant à "chacun" de "prendre ses responsabilités". "Il est important de se rappeler que brûler la voiture de son voisin n’est pas un exemple de la liberté d’expression, c’est du hooliganisme", a-t-il ajouté, après avoir attribué certains des problèmes des banlieues les plus pauvres à l’échec des politiques d’intégration des immigrés. La question est de plus en plus présente dans le débat public en Suède, notamment depuis l’entrée de l’extrême-droite au Parlement en 2010. Signe des tensions, le parti des Démocrates suédois, ouvertement anti-immigration, pointe déjà à la troisième place dans les sondages en vue des élections législatives prévues l’année prochaine.