L'affaire Bo Xilai rebondit encore

Bo Xilai doit comparaître prochainement devant la justice.
Bo Xilai doit comparaître prochainement devant la justice. © REUTERS
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avec AFP
Le fils aîné du dirigeant chinois déchu a été soupçonné d'avoir empoisonné sa belle-mère.

Un nouveau protagoniste fait son apparition dans le feuilleton de l'affaire Bo Xilai. Le fils aîné de ce dirigeant chinois déchu a été soupçonné d'avoir empoisonné la deuxième femme de son père, Gu Kailai, elle-même condamné pour le meurtre par empoisonnement du Britannique Neil Heywood, selon le New York Times. C'est Li Danyu, la première épouse de Bo Xilai, qui raconte au quotidien américain cette histoire rocambolesque et révélatrice d'un certain climat de paranoïa.

Les faits remontent au printemps dernier, peu avant la chute de Bo Xilai, alors maire et chef du parti communiste de la métropole de Chongqing. D'après Li Danyu, il aurait demandé à son ex-beau-frère des informations sur une possible tentative d'empoisonnement aux métaux lourds de sa seconde femme. Ses soupçons portaient sur son fils aîné, Li Wangzhi, issu de son premier mariage. Diplômé de la prestigieuse université américaine de Columbia, il travaille actuellement dans la finance, à Pékin.

Tremblement des mains

Bo Xilai, chine

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"Est-ce que cela pourrait être vrai ?" aurait demandé Bo Xilai à son beau-frère. Ce dernier l'aurait convaincu que ses soupçons étaient fantaisistes. Pour l'ex-épouse de Bo Xilai, c'est Gu Kailai elle-même qui a mis son époux sur cette piste. Elle serait même aller jusqu'à tenter de récolter des indices pour incriminer son beau-fils, avec l'aide de celui qui était à l'époque chef de la police, et qui a été condamné pour l'avoir aidé à dissimuler le meurtre de Neil Heywood.

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Gu Kailai aurait toutefois bien été empoisonnée aux métaux lourds. C'est en tout cas ce qu'elle et plusieurs membres de sa famille suspectent, selon un avocat interrogé par le New York Times. Le tremblement de ses mains, très visible lors de son procès en août, serait une conséquence de cet empoisonnement.

Ce nouveau développement, qualifié de "shakespearien" par le New York Times, jette une lumière crue sur la paranoïa qui règne dans les hautes sphères de la société chinoise. Le prochain épisode de cette saga juridico-familiale se jouera au tribunal, lors du procès de Bo Xilai lui-même. L'ancienne étoile montante du PC chinois va devoir s'expliquer, entre autres, sur des faits de corruption massive et d'abus de pouvoir, à une date qui n'est pas encore déterminée.

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