Juncker s'en prend aux eurodéputés pour leur absentéisme

Le président de la Commission européenne a fustigé les eurodéputés, les qualifiant plusieurs fois de "ridicules".
Le président de la Commission européenne a fustigé les eurodéputés, les qualifiant plusieurs fois de "ridicules". © PATRICK HERTZOG / AFP
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Isabelle Ory avec AFP , modifié à
Grosse prise de bec mardi matin lors d'un débat en session plénière à Strasbourg. En cause : l'absentéisme des parlementaires européens. Mardi, ils n'étaient qu'une trentaine sur 751 à être présents.

Jean-Claude Junker est sorti de ses gonds mardi, lors d'un débat en session plénière à Strasbourg. Le président de la Commission européenne a fustigé les eurodéputés, les qualifiant plusieurs fois de "ridicules" jusqu'à déclencher un vif échange avec le président de l'assemblée, Antonio Tajani. La raison de sa colère : l'absentéisme. Mardi, les députés n'étaient qu'une trentaine à être présents sur 751. "Je salue ceux qui se sont donné la peine de se déplacer ici, mais le fait qu'une trentaine de députés seulement assistent à ce débat démontre à suffisance que le Parlement n'est pas sérieux, et je voulais le dire aujourd'hui", a déclaré Jean-Claude Juncker devant un hémicycle quasiment vide.

"Le Parlement est ridicule". "Le Parlement européen est ridicule, très ridicule", a-t-il martelé en français. "Vous êtes ridicules", "le Parlement est totalement ridicule", a-t-il ensuite insisté en anglais, à l'ouverture d'un débat matinal consacré au bilan de la présidence maltaise de l'UE, qui s'est achevée fin juin.

"Ce n'est pas la Commission qui doit contrôler le Parlement". Le président du Parlement, l'Italien Antonio Tajani, l'a interrompu pour le rappeler à l'ordre. "Monsieur le Président, je vous en prie, veuillez utiliser un langage différent, nous ne sommes pas ridicules, je vous en prie", lui a-t-il lancé sur un ton ferme. "Vous pouvez critiquer le Parlement, mais ce n'est pas la Commission qui doit contrôler le Parlement. C'est le Parlement qui doit contrôler la Commission", a fait valoir Antonio Tajani, membre de la même famille politique européenne que Jean-Claude Juncker, le PPE (droite), dont le groupe est majoritaire au Parlement.