Juncker à Macron : "Les Français dépensent trop"

Jean-Claude Juncker a mis en garde Emmanuel Macron sur le niveau des dépenses publiques.
Jean-Claude Juncker a mis en garde Emmanuel Macron sur le niveau des dépenses publiques. © John THYS/AFP
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avec AFP , modifié à
Le président de la Commission européenne a également estimé que l'État français "dépense au mauvais endroit", au lendemain de l'élection d'Emmanuel Macron. 

Jean-Claude Juncker, a appelé lundi Emmanuel Macron à réduire la dépense publique en France une fois au pouvoir, jugeant que son niveau actuel n'était pas tenable à terme. "Nous sommes confrontés avec la France à un problème particulier, les Français dépensent trop d'argent et ils dépensent au mauvais endroit", a déclaré le président de la Commission européenne, à la presse à Berlin, au lendemain même de l'élection du centriste à la présidence française.

"Aux Français de faire un geste en direction des autres". "Les Français consacrent entre 53% et 57% de leur Produit intérieur brut à leurs budgets publics, compte tenu du niveau relativement élevé de la dette cela ne peut pas fonctionner dans la durée", a ajouté Jean-Claude Juncker. Il a estimé que le futur chef de l'Etat français ne pourrait pas compter à sens unique sur la mansuétude de ses partenaires européens sur ces questions.

"Il appartient aussi aux Français de faire un geste en direction des autres" en faisant les réformes nécessaires a-t-il dit. Ces propos surviennent alors que la Commission doit publier jeudi ses prévisions économiques de printemps pour les pays de l'UE, suivies le 17 mai de recommandations.

Réduction des dépenses de 60 milliards dans le programme de Macron. Or la France est sous pression pour respecter enfin les règles européennes, selon lesquelles les déficits publics doivent être en dessous des 3% du PIB. Selon les prévisions de l'exécutif européen d'hiver, la France arriverait tout juste à respecter ses engagements cette année avec un déficit public à 2,9%, après -3,3% en 2016. Mais son déficit public remonterait à 3,1% l'an prochain.

Le président élu français a prévu dans son programme une réduction des dépenses publiques de 60 milliards d'euros en cinq ans, passant entre autres par la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires. Mais il a dans le même temps appelé l'Europe à se réformer et à ne pas être uniquement focalisée sur les questions budgétaires.