Italie : Rome excédée par la saleté

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© ANDREAS SOLARO / AFP
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Virginie Riva avec , modifié à
Bus en retard, rues défoncées, immondices sur les trottoirs… la ville Éternelle déçoit les touristes. Les Romains, eux, accusent leur maire d'incurie.  

Matteo Renzi, Premier ministre italien, a remonté les bretelles au maire de Rome : "ou le maire est capable, ou il retourne chez lui", a rapporté la presse italienne. Et pour cause. Trottoirs jonchés d'ordures, rues défoncées, bus en retard… la capitale de la botte ne présente pas le plus beau de ses visages aux touristes. "Sporco" ("dégoûtant"), disent les Italiens. L'édile, Ignazio Marino, élu en 2013 et remis en cause depuis par ces concitoyens, a nommé quatre nouveaux adjoints mardi, promettant que la nouvelle équipe allait redorer le blason de la ville Éternelle.

Des touristes déçus. La beauté de ses façades ocres et de ses terrasses, le Colisée, le Forum… mais aussi ses trous dans la chaussée, ses espaces verts abandonnés et ses poubelles éventrées. Les touristes s'en rendent compte car la saleté gagne le centre historique, par exemple face à la place d'Espagne. "Dans certaines rues, on voit des déchets par terre, des papiers, des cartons et évidemment, les odeurs de crasse ressortent étant donné qu'il fait chaud", rapporte une touriste à Europe 1. "On s'attendait à une ville plus propre", explique une autre qui constate "pas mal de détritus dans plusieurs quartiers".

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Prendre le bus "rend instable psychologiquement". Les transports en commun de Rome ne sont pas épargnés par l'incurie. Retards à la pelle, absence de climatisation… excédent les usagers. Les Romains, s'ils le peuvent, roulent en scooter. Un d'entre eux, Vincenzo explique à Europe 1: "les bus, soit ils ne passent pas, soient ils passent mais ils sont bondés". Et de rapporter "les bruits", l'ancienneté des autocars et "les routes mal entretenues". Pour lui, "monter dans un bus rend instable psychologiquement car vous perdez patience".

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Le maire pointé du doigt. Les dysfonctionnements n'ont fait qu'empirer dernièrement. Par conséquent, au café, le sport national des Romains est désormais d'accuser leur maire, Ignazio Marino. "Tous nos problèmes se sont accumulés et il regarde le bateau couler sans rien faire", déplore un habitant au micro d'Europe 1. Le ministère de l'Intérieur se prononcera bientôt sur un possible placement de la ville sous autorité préfectorale après des soupçons "d'infiltrations mafieuses", rapporte Le Monde. Et il y a urgence à redresser la barre puisque la ville, qui compte 3 millions d'habitants, accueillera à partir de décembre l'Année Sainte décrétée par le Pape François. Plusieurs millions de pèlerins sont attendus.