Hongrie : mise à l'épreuve pour une journaliste qui avait frappé des migrants

En 2015, des milliers de migrants entraient chaque jour en Hongrie, pays d'accès à la zone de Schengen, au plus fort de la crise migratoire.
En 2015, des milliers de migrants entraient chaque jour en Hongrie, pays d'accès à la zone de Schengen, au plus fort de la crise migratoire. © CSABA SEGESVARI / AFP
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avec AFP , modifié à
Le procureur réclamait une amende sévère contre cette journaliste qui s'en était pris à des migrants qui fuyaient la police en 2015.

Une journaliste de la télévision hongroise qui avait fait trébucher et frappé des migrants fuyant la police en 2015 a été reconnue coupable de vandalisme et condamnée à une période de mise à l'épreuve. Sur des images de télévision qui ont fait le tour du monde, on peut voir Petra Laszlo essayant de faire trébucher un homme courant avec un enfant dans les bras et donnant un coup de pied à un autre enfant en train de s'enfuir près de la ville de Roszke, à proximité de la frontière avec la Serbie.

Un juge de Szeged, dans le sud du pays, a estimé que le comportement de cette vidéaste, Petra Laszlo, suscitait "l'indignation et la colère" et a rejeté l'argumentation de l'avocat de la journaliste selon laquelle elle cherchait à se protéger. Le juge l'a condamnée à une mise à l'épreuve de trois ans.

Le procureur et la défense vont faire appel. Il est apparu ensuite que la vidéaste, qui a été licenciée pour son attitude, travaillait pour N1TV, une chaîne de télévision sur Internet proche du parti d'extrême droite ultra-nationaliste hongrois Jobbik. L'incident incriminé s'était produit le 8 septembre 2015, alors que des centaines de migrants avaient forcé un cordon policier près de la frontière serbe.

Dans une liaison vidéo depuis un tribunal de Budapest, Petra Laszlo a expliqué qu'elle avait reçu des menaces de mort depuis cette affaire. Parfois en larmes, elle a également estimé être victime d'une "campagne de haine" et que sa vie "avait chaviré" après cet incident qu'elle "regrettait terriblement".

Tant le procureur, qui réclamait une amende sévère, que la défense de la journaliste, qui demandait l'acquittement, ont indiqué qu'ils feraient appel du jugement en première instance.