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William Molinié // Crédits : MARCUS BRANDT / DPA / DPA PICTURE-ALLIANCE VIA AFP
La chaîne d'État russe a diffusé vendredi dernier un enregistrement de plus d'une demi-heure où on y entend des officiers de l'armée allemande évoquant l'hypothèse d'une livraison à l'Ukraine de missiles longue portée Taurus. Des discussions capturées illégalement qui ont plongé Berlin dans la crise en plus de jeter le discrédit sur le renseignement d'outre-Rhin. 

Une affaire embarrassante au plus haut niveau. La chaîne d’État russe a diffusé vendredi dernier un enregistrement de plus d’une demi-heure où on y entend des officiers allemands en train d’évoquer l’hypothèse de la livraison à l’Ukraine de missiles longue portée Taurus. Une discussion étonnante, car Olaf Scholz s’est toujours refusé à livrer ce type d'arme à Kiev. Ces échanges capturés illégalement ont plongé l’exécutif allemand dans la crise tout en jetant le discrédit sur le renseignement d'outre-Rhin.

Les échanges en question auraient eu lieu le 19 février dernier, dans le cadre d'une visioconférence. Une réunion à distance qui n'a pas pris place sur un réseau sécurisé de l'armée allemande. En effet, les officiers ont échangé via la plateforme publique Webex, un logiciel de réunion en ligne très utilisé dans les entreprises.  

Une fuite qui interroge 

"Inimaginable, professionnalisme zéro", cingle une source militaire française, étant donné le niveau hautement confidentiel de la discussion. Cette dernière était censée préparer le ministre allemand de la Défense à un briefing stratégique. Plus grave encore, une partie de l’échange porte sur les livraisons de missiles de longue portée fournis à Kiev par la France et la Grande-Bretagne. Une fuite des secrets partagés entre pays de l’OTAN qui interroge sur le niveau de fiabilité de l’Allemagne dans l’Alliance. 

Cette affaire s'ajoute à un autre événement qui avait démontré l'amateurisme des services d'outre-Rhin. Fin 2022, un agent du BND, les renseignements fédéraux, avait été arrêté. Il était soupçonné de hautes trahisons au profit de la Russie. À tel point que la CIA, le MI6 et la DGSE avaient lancé leurs propres enquêtes, pour savoir quelles informations sensibles sur leurs pays, cette taupe russe avait bien pu communiquer au Kremlin.