La Chine enverra une délégation en Ukraine. (Illustration) 1:22
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Sébastien Le Belzic (correspondant en Chine), avec AFP / Crédits photo : Xie Huanchi / XINHUA / Xinhua via AFP , modifié à
Le gouvernement chinois a indiqué mercredi qu'il enverrait une délégation en Ukraine afin de chercher un "réglement politique" au conflit, après l'annonce du premier appel téléphonique entre Xi Jinping et Volodymyr Zelensky depuis le début de l'invasion russe.
L'ESSENTIEL

Le gouvernement chinois a indiqué mercredi qu'il enverrait une délégation en Ukraine afin de chercher un "règlement politique" au conflit, après l'annonce du premier appel téléphonique entre Xi Jinping et Volodymyr Zelensky depuis le début de l'invasion russe. "La partie chinoise enverra un représentant spécial du gouvernement chinois, en charge de l'Eurasie, en Ukraine et dans d'autres pays pour mener des échanges en profondeur avec toutes les parties vers un règlement politique de la crise ukrainienne", a déclaré le ministère des Affaires étrangères lors d'une conférence de presse.

Les principales informations à retenir :

- Le gouvernement chinois a indiqué mercredi qu'il enverrait une délégation en Ukraine afin de chercher un "règlement politique" au conflit

- Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré mercredi avoir eu un "long et significatif" entretien avec son homologue chinois Xi Jinping

- La Russie a annoncé mercredi l'expulsion de dix diplomates norvégiens

- La Russie a accusé mercredi l'Ukraine de "saper les initiatives de paix" en refusant le dialogue avec Moscou

- Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé mercredi la nomination d'un ex-ministre au poste d'ambassadeur en Chine

- Un journaliste ukrainien employé comme fixeur par le quotidien italien La Repubblica a été abattu par un tir de sniper dans le sud de l'Ukraine

L'Ukraine demande l'aide des entreprises italiennes pour sa reconstruction

Les dirigeants ukrainiens ont appelé mercredi les entreprises italiennes à investir dans la reconstruction de leur pays, citant des opportunités dans l'énergie, les infrastructures et l'agriculture. "Cette guerre offre des opportunités pour l'avenir", a déclaré par visio-conférence le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une conférence bilatérale à Rome.

Cette conférence d'une journée, proposée par la Première ministre Giorgia Meloni lors d'une visite à Kiev en février, a réuni plus de 600 entreprises italiennes, des homologues ukrainiens et des représentants des gouvernements. Volodymyr Zelensky a rappelé l'éventail de matières premières que l'Ukraine pouvait offrir aux entreprises étrangères, du minerai de fer au lithium en passant par le titane. "Nous pouvons fournir tout cela aux marchés mondiaux et nous le ferons", a-t-il déclaré.

"Parler de la reconstruction de l'Ukraine signifie concrètement parier sur sa victoire et sur la fin du conflit", a souligné Giorgia Meloni, se disant "certaine que l'avenir de l'Ukraine sera un avenir de paix, un avenir de prospérité, un avenir de plus en plus européen". Le ministre de l'Economie Giancarlo Giorgetti a annoncé que l'Italie contribuerait à hauteur de 100 millions d'euros à la nouvelle initiative "L'UE pour l'Ukraine" de la Banque européenne d'investissement, qui vise à financer des projets de reconstruction.

Un journaliste ukrainien employé par La Repubblica tué en Ukraine

Un journaliste ukrainien employé comme fixeur par le quotidien italien La Repubblica a été abattu par un tir de sniper dans le sud de l'Ukraine, tandis que son collègue italien a été blessé, a annoncé mercredi le journal. "Notre correspondant Corrado Zunino et son fixeur Bogdan Bitik sont tombés dans une embuscade tendue par des snipers russes aujourd'hui dans la banlieue de Kherson, dans le sud de l'Ukraine", a indiqué le quotidien. "Bodgan Bitik n'a malheureusement pas survécu : il laisse une femme et un fils. Corrado, blessé à l'épaule, est hospitalisé à Kherson", a-t-il ajouté.

Les deux journalistes, qui ont largement couvert le conflit depuis l'invasion russe, portaient des gilets pare-balles avec l'inscription "presse", a-t-il précisé. Ils se trouvaient près du principal pont de Kherson. "Nous avons été touchés. J'ai vu Bogdan au sol, qui ne bougeait plus. J'ai tenté de l'appeler, il ne répondait pas. Puis j'ai rampé pour sortir de la ligne de feu et j'ai couru jusqu'à ce que je rencontre une voiture civile. J'étais en sang, ils m'ont conduit à l'hôpital", a témoigné le reporter italien.

Le corps de son collègue ukrainien n'a pour l'instant pas pu être récupéré, à cause de la présence des snipers russes, a précisé le journal. Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani a indiqué que ses services et l'ambassade italienne à Kiev étaient en train d'organiser le retour de Corrado Zunino en Italie.

Volodymyr Zelensky nomme un ambassadeur en Chine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé mercredi la nomination d'un ex-ministre au poste d'ambassadeur en Chine, dans la foulée de son premier entretien avec Xi Jinping depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine. Selon un décret publié par la présidence, le président ukrainien a nommé Pavlo Riabikine, ancien ministre des Industries stratégiques, âgé de 57 ans à ce poste d'ambassadeur, qui était vacant depuis février 2021.

Moscou accuse Kiev de "saper les initiatives de paix"

La Russie a accusé mercredi l'Ukraine de "saper les initiatives de paix" en refusant le dialogue avec Moscou, après le premier entretien téléphonique depuis le début du conflit entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue chinois Xi Jinping, allié du Kremlin. "Les autorités ukrainiennes et leurs soutiens occidentaux ont déjà démontré leur capacité à saper les initiatives de paix", a fustigé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Moscou a aussi dit "prendre acte" de la volonté de la Chine de "s'efforcer de mettre en place un processus de négociation" entre la Russie et l'Ukraine, mais a reproché à Kiev de "rejeter toute initiative sensée visant à un règlement politique et diplomatique de la crise".

Selon le ministère russe, l'Ukraine a avancé des "ultimatums assortis d'exigences sciemment irréalistes" et d'avoir "rejeté soudainement" une ébauche d'accords de paix au printemps 2022, dans la foulée du début de l'intervention militaire russe. Le président Volodmyr Zelensky a à plusieurs reprises accusé la Russie de poser des "ultimatums" et déclaré qu'il ne négocierait pas avec Vladimir Poutine, tout en insistant sur le retour de tous les territoires occupés par l'armée russe, dont la Crimée annexée en 2014. "Tout appel à la paix peut donc difficilement être perçu de manière adéquate par des marionnettes contrôlées depuis Washington", a encore cinglé le ministère russe. Officiellement, la Chine se dit neutre dans le conflit mais Xi Jinping n'a jamais condamné l'offensive russe et a affiché son soutien à Vladimir Poutine.

Zelensky dit avoir eu un "long et significatif" entretien avec Xi

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré mercredi avoir eu un "long et significatif" entretien avec son homologue chinois Xi Jinping, premier contact direct entre les deux dirigeants depuis le début de l'invasion russe le 24 février 2022. "J'ai eu un long et significatif entretien téléphonique avec le président chinois", a indiqué Volodymyr Zelensky sur Twitter, information confirmée par la présidence ukrainienne à l'AFP.

Il a aussi espéré "une poussée puissante du développement des relations bilatérales" entre Kiev et Pékin. La conversation entre deux chefs d'État a duré "presqu'une heure", a précisé à l'AFP le porte-parole de Volodymyr Zelensky, Serguiï Nykyforov. Le président ukrainien souhaitait depuis des mois s'entretenir avec Xi Jinping dans l'espoir de rendre plus favorable à Kiev la position chinoise au regard de l'invasion russe, mais selon des experts, Pékin ne répondait pas aux propositions ukrainiennes.

Moscou annonce l'expulsion de dix diplomates norvégiens en réponse à celle de 15 Russes

La Russie a annoncé mercredi l'expulsion de dix diplomates norvégiens en réponse à celle mi-avril de 15 employés de son ambassade à Oslo soupçonnés d'espionnage, en pleine détérioration des relations depuis le début de l'offensive en Ukraine.

Dans un communiqué, la diplomatie russe a dit avoir convoqué mercredi l'ambassadeur norvégien, Robert Kvile, et l'avoir informé de ces expulsions "dans le cadre de mesures de rétorsion", tout en adressant "une vigoureuse protestation" contre l'expulsion de diplomates russes par Oslo.