Grande-Bretagne : le match commence entre les pros et anti-UE

La campagne pour le référendum va durer dix semaines, jusqu'au vote le 23 juin.
La campagne pour le référendum va durer dix semaines, jusqu'au vote le 23 juin. © BEN STANSALL / AFP
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avec AFP
A dix semaines du référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne, la campagne démarre officiellement vendredi.

Let’s the game begin* ! La campagne officielle du référendum sur la place du Royaume-Uni dans l'Union européenne démarre vendredi. Deux camps vont s’affronter pendant dix semaines, jusqu’à la date du scrutin. D’un côté, "Vote Leave", qui soutient le "Brexit" (pour "British exit"). De l’autre, "The In Campaign", les pro-UE.

  • Un nom, un budget et des règles

La commission électorale a désigné mercredi les deux campagnes officielles qui vont s'opposer jusqu'au 23 juin : "Vote Leave", le camp officiel en faveur du "Brexit", face à "The In Campaign" pro-UE. Une désignation officielle qui leur donne le droit de dépenser chacun un maximum de 7 millions de livres (8,7 millions d'euros), tandis que les autres groupes n'auront le droit de dépenser qu'un maximum de 700.000 livres (800.000 euros) chacun.

La campagne "Vote Leave" est une initiative pluripartite appuyée notamment par 128 députés conservateurs qui s'est imposé devant celle soutenue par le chef du parti europhobe et anti-immigration Ukip Nigel Farage. Elle organise vendredi et samedi un véritable "blitz" d'événements à travers le pays pour faire les louanges du "Brexit".

"The In Campaign" a, quant à elle, lancé cette semaine une campagne sur sa page Facebook. Un spot vidéo explique aux jeunes pourquoi ils doivent parler à leurs grands-parents pour les persuader de voter en faveur du maintien dans l'UE. 

  • David Cameron, défenseur du "statut spécial" du Royaume-Uni

C’est le Premier ministre David Cameron qui mène le camp du maintien dans le bloc des 28. Il défend le "statut spécial" du Royaume-Uni au sein de l'UE, qu'il a négocié en février avec ses partenaires européens. Il répète depuis que le pays sera plus riche et plus fort en demeurant au sein de l'UE. Il se veut confiant en la victoire de son camp, même si la question divise son parti conservateur et qu'il traverse une période difficile après les révélations des "Panama papers".

Les principaux partis politiques et plusieurs des plus importants employeurs du pays se sont prononcés en faveur du maintien dans l'UE.  Jeudi, le leader du parti travailliste Jeremy Corbyn a tenu son premier grand discours pro-UE. Il pourrait jouer un rôle-clé pour convaincre les électeurs, notamment les jeunes, de voter en faveur du maintien dans l'UE, estiment les observateurs.

  • Boris Johnson, populaire et anti-UE

Mais dans le camp favorable à une sortie du pays de l'UE, emmené par le très populaire maire conservateur de Londres Boris Johnson, on compte persuader les Britanniques qu'ils pourraient avoir un avenir radieux en s'épargnant les formalités administratives européennes.

Boris Johnson a ainsi comparé le "Brexit" à une évasion de prison, affirmant qu'avec le référendum, c'était "comme si le geôlier avait accidentellement laissé la porte de la prison ouverte et que les gens pouvaient apercevoir les terres ensoleillées au loin". Le maire de Londres est attendu ce week-end pour des rassemblements dans plusieurs villes du nord de l'Angleterre : Manchester, Newcastle et Leeds.

  • Un match serré

Pour l'heure, les sondages annoncent un vote serré alors que les discussions ont surtout porté pour le moment sur l'économie et l'immigration. Peu de Britanniques, en dehors de la sphère politique, se sont ouvertement positionnés sur la question. Selon un sondage effectué par des universitaires au sein du projet "What UK Thinks", les deux camps sont crédités d'un soutien de 50% chacun. Le taux de participation sera un élément clé du résultat, jugent les experts.

Selon John Curtice de la Strathclyde University, des éléments montrent de façon récurrente que les électeurs favorables au "Brexit" "sont présentés comme plus enclin à aller voter".

La semaine dernière, seulement 32% des Néerlandais ont voté à un référendum sur un accord de l'UE avec l'Ukraine, ce qui a été vu par les partisans de "Vote Leave" comme l'expression d'un rejet silencieux des institutions de Bruxelles. Ils comptent ainsi bénéficier de l'abstention.

*Que le jeu commence !