Hommage aux victimes de la tuerie d'El Paso (1280x640) Mark RALSTON / AFP 1:14
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Thibaud Le Meneec , modifié à
Après les deux tueries de masse aux États-Unis, ce week-end, Donald Trump s'est dit favorable à un meilleur encadrement des ventes d'armes à feu. "Un discours assez faible", juge la politologue Nicole Bacharan.

Le sujet est revenu au premier plan quasi immédiatement, après les deux tueries du week-end aux États-Unis, qui ont fait 30 morts selon un dernier bilan : le contrôle de la vente et de la détention d'armes à feu. Lundi, Donald Trump s'est dit favorable à un meilleur encadrement des ventes d'armes à feu, appelant via Twitter à une meilleure vérification des antécédents des personnes souhaitant s'en procurer. Mais pour Nicole Bacharan, politologue spécialiste des États-Unis et invitée d'Europe 1, lundi soir, "c'est un discours de vœu pieux, assez faible".

" À chaque fois qu'il va à la convention annuelle de la NRA, il leur dit que leurs droits sont menacés mais qu'il les protégera "

"Il ne va rien proposer sur les armes puisque son électorat est très pro-armes", tranche l'auteure des Secrets de la Maison-Blanche (avec Dominique Simonnet, aux éditions Pocket). "Lui-même, à chaque fois qu'il va à la convention annuelle de la NRA [la National Rifle Association, le lobby pro-armes, NDLR], il leur dit que leurs droits sont menacés mais qu'il les protégera, étant l'un des leurs."

Pour Trump, "une manière de ne pas être responsable"

Plutôt que d'encourager un meilleur encadrement de la vente d'armes à feu, Donald Trump a préférer pointer la responsabilité d'Internet et des jeux vidéos dans le passage à l'acte. "C'est une manière de ne pas être responsable, de ne rien proposer sur le contrôle des armes", balaie Nicole Bacharan. "Qu'Internet, les réseaux sociaux et les jeux vidéos puissent jouer un rôle dans la radicalisation paraît vraisemblable mais c'est un aveu d'impuissance."

Depuis le début de l'année, pas moins de 251 "tueries de masse" ont été perpétrées aux États-Unis. Selon l'ONG Gun Violence Archives, cette acception prend en compte les tueries avec au moins quatre victimes, mortelles ou non. Cela peut notamment s'expliquer par la détention d'au moins 393 millions d'armes à feu par des civils aux États-Unis, selon une étude du Small Arms Survey. "Le problème est culturel, légal et politique", analyse Nicole Bacharan. "Il y a l'interprétation du second amendement qui donne le droit d'accès aux armes, la volonté de garder ses armes pour se protéger."